Interview exclusive : Anna Stöhr et Kilian Fischhuber

Nous avons eu l’occasion de rencontrer récemment Anna Stöhr et Kilian Fischhuber au pied des blocs de Fontainebleau où ils étaient en vacances. Interview exclusive du couple de champions autrichiens, deux athlètes habitués des podiums des compétitions internationales de bloc, qui ont marqué l’histoire des compétitions d’escalade cette dernière décennie. On rappelle qu’Anna est double championne du Monde et d’Europe et que Kilian, à défaut de remporter de grands championnats a gagné 5 fois la coupe du Monde de bloc ! A 31 ans et après 15 années de circuit sénior, ce dernier annonce en avant-première ici sa retraite des compétitions internationales. Les photos qui illustrent sont l’oeuvre de Heiko Wilhelm, Reini Fichtinger, Mighel Jette et Manfred Werner.

– Kairn : Depuis quand êtes-vous sur le circuit international des compétitions ?

– Anna : Dans les catégories jeunes, j’ai débuté en 2002, puis les coupes du Monde en 2004 à l’âge de 16 ans. Et rapidement j’ai fait les coupes du Monde sénior. Donc 10 ans.

– Kilian : Ma première coupe du Monde était en France, à Grenoble en 1999.

– Kairn : Quand et comment avez-vous commencé à grimper ?

– Anna : J’ai débuté très jeune avec mes parents. Avec ma sœur ils m’ont mis très tôt sur les rochers. A l’âge de 8 ans, j’ai intégré le groupe d’escalade jeunes à Innsbruck . Et j’ai grimpé ensuite de plus en plus souvent au fur et à mesure des années.

– Kilian : Moi j’ai commencé l’escalade en 1995 à l’âge de 11 ans. J’ai commencé à grimper autour de chez moi et un petit peu en salle. Les gens avec qui je grimpais partaient souvent faire de la falaise en Slovénie, Italie, France. Donc j’ai grimpé beaucoup en falaise à mes débuts. C’était vraiment pour le fun, j’étais très mauvais, avec une technique rudimentaire, j’avais très peur. Je ne savais pas grimper en tête, c’était horrible. Ces trips de grimpe m’ont bâti en quelque sorte, car depuis 1995 j’ai continué à en faire dès que je pouvais chaque année !

– Kairn : Et maintenant, où et quand vous êtes-vous rencontrés ?

– Anna : On s’est rencontré dans les compétitions jeunes, on se connaissait depuis longtemps car on faisait partie de l’équipe autrichienne. Mais nous sommes en couple depuis 2008.

– Kairn : La chose que vous êtes le plus fier d’avoir accompli en bloc ?

– Anna : Pour moi c’est dur d’en choisir un, deux ou trois car les compétitions sont très spéciales. Alors bien sûr, quand tu es en haut du podium sur une compétition importante, tu es satisfait et c’est un bel accomplissement. Mais aussi sur caillou, y a pas mal de choses dont je me souviens. On a grimpé à tellement d’endroits autour du monde, que c’est dur de faire ressortir pour moi quelque chose.

– Kilian : C’est la même chose pour moi. Je pense que les compétitions que j’ai gagné étaient vraiment cool. Pour les trips escalade, il n’y a pas une voie ou un bloc qui ressort mais plutôt le voyage dans son ensemble. Découvrir un nouveau pays, un environnement étranger, tu es avec tes amis, tu trouves quelque chose à grimper, c’est un jour parfait. Il y a plein de petits trucs qui font que cela reste gravé dans ma mémoire et qui font que c’est un moment spécial. Retenir un moment par rapport à un autre serait un choix trop dur pour moi. Car si y en a un qui est le meilleur, alors cela veut dire que les autres ne le sont pas. Bien sûr, gagner la coupe du Monde 5 fois a été un bel accomplissement. Pendant 10 ans de ma vie j’ai tenté de rester au top et je suis fier d’avoir conservé un bon niveau pendant un si long moment !

– Kairn : Essayez de décrire vos qualités et vos défauts, en escalade et en général.

– Kilian : La force d’Anna c’est sa force, sa capacité à apprendre très vite. Elle peut être mauvaise à son premier essai, meilleure à son second et très forte sur le 3ème. Elle progresse très vite. Elle a pratiqué différents sports comme le vtt, running, le snowboard, le ski, et quand vous vous débrouillez dans différents types de sports vous développez plus vite cette habileté à apprendre vite. C’est très important pour la compétition à mon avis, car vous avez 5 minutes pour faire le bloc, et je trouve qu’Anna peut progresser à chaque essai, alors que d’autres vont faire la même erreur à chaque fois. Alors des fois, elle grimpe trop vite car elle est très forte, et elle peut faire plus d’erreurs que si elle était moins forte.

– Anna : Kilian, je trouve qu’il est très efficient dans sa grimpe, il dose parfaitement son effort. Il a une très bonne technique. Pour sa faiblesse, je dirais…Peut-être l’endurance.

– Kilian : Oui c’est vrai je ne suis pas très endurant. Et puis j’ai du mal à me mettre des projets sur du long terme.

– Anna : Oui, c’est un peu la même pour moi.

– Kairn : L’Autriche est vraiment un pays très dynamique en matière d’escalade avec des équipes compétitions de haut niveau, une fédération très active, des entraineurs très compétents,…Comment vous l’expliquez et qu’en pensez-vous ?

– Anna : Je pense que tout cela a en effet bien changé. Car quand j’ai commencé en 2004, la fédération n’était pas très puissante. On n’avait pas de coach, pas de kiné. Puis avec le succès et les bons résultats, les choses se sont améliorées, et maintenant on a une fédé très forte avec des gens très impliqués, qui travaillent beaucoup pour faire changer les choses. Et maintenant l’équipe nationale se porte très bien.

– Kilian : Anna a raison, cela s’est bien amélioré. Pour moi c’est dû au fait que l’atmosphère est excellente dans l’équipe, très amicale, avec pas de pression. Je ne veux pas dire par là que l’équipe française n’est pas amicale, mais je pense qu’en France il y a bien plus de pression sur les athlètes. En Autriche, le fait que ce soit plus détendu fait que les athlètes peuvent évoluer. Si tu n’es pas très bon, ce n’est pas grave. Les grimpeurs sont très sensibles, nous sommes tous différents dans nos habiletés et dans nos ressentis. Les grimpeurs, c’est un peu comme des fleurs que tu dois entretenir pour qu’elles puissent éclore de la plus belle des manières. Et là-dessus, l’Autriche est dans un bon chemin. Autre chose que je dis toujours, c’est que nous sommes bons car nous avons maintenant des bons grimpeurs. Peut-être dans 5 ans, nous n’en aurons plus ou moins. Je me rappelle qu’il y a 10 ans, la France avait les meilleurs grimpeurs. Maintenant, des athlètes talentueux ne sont plus là comme Jérôme Meyer, Gérôme Pouvreau, Sandrine Levet. Et maintenant, ce sont les autrichiens, slovènes, coréens, japonais,…Je pense qu’il n’y a pas de formule magique pour obtenir une équipe très vite. Beaucoup de choses entrent en jeu, mais si tu as des gens talentueux, c’est plus facile de gagner.

– Kairn : A quoi ressemble un jour d’entraînement typique avec Anna et Kilian ?

– Anna : Habituellement, on se lève, on va à la salle dans la matinée pour 2 ou 3 heures pour grimper. On s’ouvre des blocs ; on essaie de les faire et on fait aussi du spécifique comme du pan Güllich. Après cela dépend de quand la séance intervient dans la programmation, car si c’est avant une compétition c’est plus cool. Mais les entraînements hivernaux sont plus intenses.

– Kairn : Vous avez différentes approches selon les moments de l’année, comment s’organise votre programmation ? Y a t’il a des invariants ?

– Kilian : En général, on attaque pendant quelques semaines en janvier. Car on est toujours en milieu naturel autour de Noël. Mais tranquille car en général nous sommes assez faibles. On monte en puissance en février et en général ce qu’on fait de plus intense se passe en mars. On fait un entrainement musculaire assez puissant et dynamique, pas mal basé sur de la vitesse d’exécution segmentaire. Et puis cela se précise plus les compétitions approchent. Et puis maintenant avec Anna nous avons acquis pas mal d’expérience, et nous savons ouvrir des blocs d’entraînement type-coupe du Monde dans notre salle d’entraînement. Il faut du fun, de la variété et être très créatif. Nous ne sommes pas très forts dans des domaines particuliers, justement on essaie de s’adapter et travailler chaque style. On n’a pas d’ouvreurs attitrés qui viennent nous ouvrir des blocs, on se débrouille par nous-mêmes.

– Kairn : Avez-vous des trucs ou des rituels en compétition qui permettent de vous concentrer et d’être plus performant ?

– Anna : Perso, je n’ai pas de rituel ou de truc, car si j’en avais et que je l’oubliais, je serai mal. Chaque compétition est différente, et je me sens différente. Des fois maintenant après quelques années, parfois je me sens nerveuse. Donc si j’avais un rituel et que je l’oubliais cela serait encore pire. Pour moi, c’est mieux d’aborder les compétitions différemment, de ressentir au plus profond les choses et de prendre du plaisir.

– Kilian : Oui le rituel, c’est une sorte de rappel. Pour moi, c’est plus important de sentir les choses. Quand j’étais plus jeune, je me ramenais en compète en voulant être plus fort que quelqu’un d’autre. C’était super mauvais car je me calais sur les autres. Au tennis, tu dois te focaliser sur ton adversaire. Si tu connais les faiblesses de Djokovic, tu peux jouer dessus. Mais en escalade, tu n’as pas d’adversaire. Seulement toi, le mur, le problème que tu dois grimper. Ce n’est pas grave d’évaluer le niveau des autres, car si tu es plus fort tu gagnes. J’ai donc appris à me concentrer sur moi-même pour être efficient, ne pas faire d’erreurs, être concentré et sérieux. C’est le plus important sur les compétitions de bloc.

– Kairn : Depuis le début de votre carrière, la planète bloc s’est énormément développée. Quel est votre regard là-dessus ?

– Anna : Je pense que cela montre que l’escalade en général est une bonne activité. Beaucoup de gens débutent en ce moment, et quand j’étais plus jeune c’était plus exceptionnel d’être un grimpeur. Plein de gens ne savaient pas à quoi ça ressemblait, et maintenant c’est vrai que quand je dis que je pratique le bloc je n’ai pas à expliquer davantage aux gens de quoi il s’agit. Il y a plein de facteurs qui expliquent cela : l’essor des salles d’escalade, et puis plus de gens vont grimper dehors aussi car il y a eu des développements de spots. Cela a des bons et des mauvais côtés. Les mauvais côtés, c’est l’impact sur la nature, les bons côtés c’est que beaucoup de gens est réactif au fun de l’activité, et que l’on peut plus facilement trouver un écho et jouer un rôle comme modèle pour les générations futures.

– Kilian : Oui, il y a du bon et du mauvais.

– Kairn : Quel message vous semble important de partager à la communauté en tant que star et que grimpeur pro ?

– Kilian : Pour moi, c’est qu’on n’a pas à dire aux gens ce qu’ils devraient faire. Mais de prendre conscience de notre rôle d’exemple. Si on va dans des voies, qu’on fait des traits avec de la magnésie partout, qu’on écoute de la musique, qu’on hurle à chaque mouvement, on sait comment ce sera dans 10 ans. Mais si on adopte une attitude respectueuse, qu’on brosse, que s’il y a 10 personnes sur le bloc on va ailleurs, etc… Cela sera mieux. On essaie comme cela de devenir des exemples dans les faits, plutôt que tenter d’éduquer les autres grimpeurs.

– Kairn : Qu’est-ce qui vous a fait vous tourner davantage vers le bloc que vers la difficulté en compétition ?

– Anna : Quand j’étais jeunes, y avait pas de compétitions internationales en bloc. Donc j’ai fait de la difficulté en tant que préparation. Je faisais déjà beaucoup de bloc dehors avec mes amis et j’adorais cela. A la première compétition internationale sénior où j’ai participé en bloc, les championnats d’Europe à Lecco en 2004, ça a tout de suite marché j’ai fini 2ème. Du coup, je me suis lancée. Pour moi, je trouvais plus de satisfaction en bloc, car c’était plus fun, et tu peux mettre davantage d’essais. En difficulté, tu n’as qu’un essai. En bloc, tu dois trouver la solution et j’adore jouer avec cela. C’est définitivement ma vision de l’escalade.

– Kilian : C’est la même chose pour moi. Je faisais de la compétition de la difficulté et je voulais devenir un compétiteur fort comme Yuji Hirayama ou François Legrand. Mais c’était très dur pour moi. L’entraînement, je n’avais vraiment pas vraiment les capacités physiques requises en endurance. Donc je me suis tourné vers le bloc, et j’ai appris à apprécier ce dont Anna parlait : la possibilité de mettre plusieurs essais, l’appel à plus de créativité aussi. En bloc, tu apprends beaucoup essai après essai. En difficulté, tu fais une erreur, et tu apprends de ton erreur en bas du mur après la chute, avec l’impossibilité de réessayer. En bloc, tu apprends en grimpant. Et concernant la vitesse, c’est un challenge, mais ce n’est pas mon truc car c’est toujours la même chose et j’adore la variété.

– Kairn : Comment est la vie de grimpeur pro en Autriche ? Est-ce facile, bien établi et confortable ou fragile et difficile ?

– Anna : Cela dépend si tu es connu pour tes résultats en compétition. Si tu viens de la compète, c’est plus facile car tu es suivi par les médias locaux au Tyrol et les gens nous connaissent. On essaie d’avoir notre réputation, et c’est plus facile de gagner de l’argent que si tu grimpes dehors. Donc nous sommes dans une bonne position. Après cela dépend ce que tu recherches, et du niveau de vie que tu recherches. Les grimpeurs en général, on a un mode de vie assez simple. En ce moment, on se débrouille bien, dans 5 ans pour nous ce sera moins facile. Si on compare à d’autres sports, pour le même niveau de résultat, je pense qu’on a de quoi progresser. Mais je ne me plains pas de ma situation.

– Kilian : Pour moi être un compétiteur est plus facile qu’être grimpeur pro tourné vers l’outdoor. Tu n’as pas à publier sur tes performances, à écrire des trucs, à faire des photos. Sur les compétitions, les médias sont là, et tu n’as qu’à grimper. Sur des compétitions relevées, tu peux avoir 5 magazines, 4 chaînes de télévision et plein de médias internet, comme à Valence ou à Chamonix, c’est énorme. Et si tu arrives à être au top pendant plusieurs années, c’est parfait.

– Anna : Je pense aussi que cela te donne plus de liberté pour grimper dehors comme tu l’aimes. Tu n’as pas à publier quoi que ce soit sur tes réalisations outdoor. Par la compétition, tu es déjà au centre des attentions, tout est focalisé sur toi. Donc là tu es tranquille.

– Kairn : Mais ce n’est pas si facile non plus, car vous vous devez d’être les meilleurs, et de vous entraîner dur pour arriver à ça !

– Kilian : Je pense que la compétition c’est plus juste. Car les compétitions sont créées pour élire le meilleur. Mais en milieu naturel, avec qui est plus grand, qui a les meilleures conditions, qui habite à côté de la fameuse falaise, ce n’est pas possible de déterminer qui est le meilleur. Je déteste cette atmosphère de compétition en falaise, cela n’a aucun sens pour moi.

– Kairn : Vous voyagez beaucoup, quels sont vos spots préférés, où vous vous sentez bien ?

– Kilian : Pour le bloc, le meilleur est Fontainebleau ! (rires)

– Kairn : Non mais là tu dis ça pour me faire plaisir et car on est dans la place !

– Kilian : Non, car tu ne peux pas en être fier car les rochers ne t’appartiennent pas ! (rires). Sérieusement, je le pense vraiment. Bleau, c’est juste le meilleur ! Si la météo est bonne, l’escalade est un tel challenge, est si variée. Pour le geste, c’est juste parfait. Je pense que si tu aimes beaucoup Bleau et que tu vas ailleurs, tu penses toujours… « Hum, c’est pas si bien, je ne suis pas si motivé… »

– Anna : Je partage aussi cet avis, mais bien sûr d’autres spots m’attirent aussi. Par exemple, Rocklands c’est vraiment bien. Les blocs ont des formes incroyables et proposent des lignes qui m’inspirent énormément aussi. Il y aussi d’autres spots qui sont très bien sur la planète.

– Kilian : Mais je pense qu’un endroit exceptionnel, ce n’est pas seulement les lignes classiques. Et Bleau c’est très bon pour ça. Pour tous les niveaux, c’est si bon. A la chauffe avant d’essayer des trucs plus durs on fait à chaque fois des blocs si intéressants. Alors que quand tu t’échauffes dans un 6A à Rocklands, c’est basique, rien d’exceptionnel. A Rocklands pour moi il y a 20 très bons blocs intéressants à grimper, à Bleau y en a 500 !

– Kairn : A quoi va ressembler le futur pour Anna et Kilian ? Avez-vous encore le couteau entre les dents après tous ces titres et ces années de compétition ?

– Anna : Je vais essayer d’être motivée. Maintenant, c’est la fin de l’année, et je ne suis pas du tout motivée. Mais plus on va se rapprocher des échéances et de la nouvelle saison, plus je vais monter en motivation. Et je suis sûre que l’an prochain je serai encore à fond ! Je ne sais pas pour combien de temps encore je vais continuer, il y a les championnats d’Europe à Innsbruck dans ma ville. Pour moi, c’est important d’établir des buts, et cette compétition sera pour moi forcément très importante.

– Kilian : Moi je ne ferai pas de compétition l’an prochain. Peut-être juste faire une petite compétition nationale, et peut-être quelques masters . Mais pas de coupes du Monde et de championnats d’Europe. Je suis dans le circuit depuis 1999, j’ai peut-être un truc comme une centaine de coupes du Monde au compteur, peut-être 30 ou 40 podiums, j’ai pris beaucoup de bon temps à faire de la compétition et beaucoup de fun. j’ai vécu des moments très spéciaux et cela ne changera pas. Après les championnats du Monde cette année, je me suis posé des questions, sur si je continuais ou si j’arrêtais. Maintenant, je suis très content car j’ai pris ma décision et je sais dans quelle direction je vais. Je veux arrêter. Cela n’a pas été facile de prendre un tel choix. Je sais actuellement que je serai heureux de ne plus faire de la compétition. Cela a été un grand pas à franchir. Se dire « Kilian c’est assez, tu as pris du bon temps, mais c’est fini ». Mais je ne vais pas m’arrêter de grimper, j’ai plein de projets dehors pour l’an prochain !

– Kairn : C’est vraiment définitif où on pourrait te retrouver en 2016 pour les championnats du Monde à Paris ?

– Kilian : (mort de rire) Qui te fait croire une telle connerie ? Guigui ? (rires). Non, je n’ai vraiment aucune pression sur un retour. J’ai eu une décennie parfaite avec plein de victoires ou de secondes places sur les coupes du Monde, plein de super instants. Je n’ai plus rien à prouver. Je n’ai jamais été champion du Monde mais c’est comme cela. Accepter de ne pas avoir été champion du Monde dans sa discipline et de quitter l’arène est un choix vraiment important. Et je me suis fait à l’idée.

– Kairn : Le mot de la fin. Que pensez-vous de la France en général, des spots, des compétitions,…

– Anna : J’aime bien venir en France et améliorer mon français. Je pense que si tu peux parler un petit peu français, du coup les gens sont vraiment accueillants. Et puis bien-sûr, la cuisine française ! J’adore les pâtisseries comme les éclairs en chocolat par exemple !

– Kilian : Je suis venu en France plein de fois. Quand j’étais plus jeune avec mes parents, partout, Méditerranée, océan Atlantique,… Tous les endroits que j’ai visité étaient vraiment sympa. J’ai aussi beaucoup grimpé en France. Je pense que j’ai déjà passé deux années entières de ma vie à voyager en France au total ! Mais je ne parle français malheureusement. Et puis niveau escalade, la France a tellement de forts grimpeurs, de jeunes grimpeurs, c’est l’une des maisons mères de l’escalade sportive avec l’Autriche, l’Italie, la Suisse,… Beaucoup de personnes sont impliquées depuis longtemps, il y a une longue tradition concernant l’organisation des compétitions. C’est super !

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