« Laissé pour mort à l’Everest » en 1996, l’Américain Beck Weathers a réappris à vivre

Le 10 mai 1996, l’Américain Beck Weathers, alors âgé de 49 ans, a miraculeusement survécu à la tempête qui a couté la vie à huit membres de deux expéditions commerciales sur les flancs du Mont Everest (8 848 m). A l’occasion de la sortie en salles fin septembre de la super production Everest, réalisée par l’Islandais Baltasar Kormakur – et inspirée du livre Tragédie à l’Everest (Presses de la Cité, 1998) du journaliste américain Jon Krakauer –, qui relate ce tragique épisode de l’histoire du « toit du monde », les éditions Glénat publient Laissé pour mort à l’Everest : la traduction du récit de Beck Weathers éditée en 2000 en langue anglaise.

Dans ce livre à deux voix, Beck Weathers et son épouse Peach content sans concessions les années de vie commune dominées par l’obsession de Beck pour la montagne, et la manière dont ils ont vécu et péniblement surmonté le drame de la « mort » de Beck. Ce dernier se souvient notamment avoir « quitté la vie » au-dessus de 8 000 m d’altitude avant que la « vision » de sa femme et de leurs deux enfants, alors adolescents, ne le pousse à « revenir d’entre les morts ». Beck Weathers relate, sans se l’expliquer, comment, désorienté, quasi aveugle, les deux mains gelées et le visage rongé par le froid, il est redescendu seul au camp IV (à 8 000 m), où ses compagnons l’ont installé seul dans une tente, convaincus qu’il ne passerait pas la nuit.

Finalement évacué par hélicoptère, l’auteur a perdu son nez, sa main gauche et une partie de la main droite. Aujourd’hui âgé de 68 ans, Beck Weathers exerce toujours la profession de médecin anatomopathologiste à Dallas, au Texas, et a embrassé une carrière de conférencier. Il se confie au Monde dans une interview.

Votre personnage interprété par l’acteur texan Josh Brolin dans le film « Everest » n’est guère symathique…

Le Beck Weathers du film fait effectivement figure de véritable salaud. Il profère des paroles inappropriées et impolies que je n’aurais jamais pu imaginer. Comme lorsqu’il demande à Ang Dorje Sherpa, notre sirdar [chef des guides d’altitude népalais de l’expédition] s’il parle anglais… Ça m’a mis en colère quand j’ai vu le film, car je suis globalement quelqu’un d’assez ouvert et amical, et j’ai le sens de l’humour. Je me suis interrogé sur les raisons qu’avait la production de rendre mon personnage aussi superficiel et détestable, même si elle lui insuffle un peu d’humanité au fil de l’histoire. J’imagine que la tentation était trop forte pour un scénariste d’Hollywood de camper le personnage d’un Texan conservateur autrement que sous les traits du stéréotype de la grande gueule et du vantard… L’avantage pour le salaud que je suis à l’écran, c’est que ce salaud est plutôt beau gosse et qu’il est marié à Robin Wright[qui incarne son épouse Peach Weathers].

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