Le Raid O’bivwak cultive ses atouts à chaque édition

 

L’édition du Raid O’bivwak de 2012 disputée dans le Beaujolais Vert sur la base de loisir du Lac des Sapins, sur la commune de Cublize, n’a pas échappé à cette règle.

 

Au final il peut se targuer d’un succès populaire renouvelé, d’une épreuve ouverte à tous, femmes et jeunes compris, de ce moment particulier et très convivial  recherché pas les concurrents qu’est le temps du bivouac, d’une météo qui donne chaque année une couleur particulière au Raid O’bivwak.

 

Un succès populaire renouvelé.

 

Le Raid O’bivwak a la réputation depuis ses débuts d’être un raid populaire. Il a d’ailleurs été créé dés la première édition pour cela, avec pour objectif de faire découvrir la course d’orientation à des non initiés. Et depuis 31 éditions il tient le cap. Proposant quatre circuits dits de découverte, exempts ou presque de difficultés techniques. Quatre circuits (E, F, G et H) qui chaque année rencontrent un succès grandissant. Preuve que l’objectif des débuts est toujours valide. Les 4 circuits cumulent à eux seuls plus de la moitié des équipes inscrites, dont plus de 180 sur le seul circuit H (non chronométré et avec transport par l’organisation du matériel nécessaire pour le bivouac). Et comme chaque année les non licenciés furent majoritaires. Preuve en est que la Raid O’bivwak, plus que jamais est un raid populaire.

 

Des femmes dans la course.

 

L’image véhiculée par les raids est plutôt une image masculine. Puissance, endurance, robustesse et d’autres clichés encore. Clichés souvent contredits par la réalité. O’bivwak fait mieux encore en reléguant ces clichés au rang de ringardises.

 

En effet plus de 300 équipes composées de femmes ou mixtes auront été recensées sur cette édition 2012 du Raid O’bivwak. Un ratio qui casse la baraque et confirme au moins trois choses. Les femmes aiment la course en équipe, les femmes aiment le raid et notamment le Raid O’bivwak, les femmes n’ont pas peur des efforts longs et rustiques. Mais avec une pointe de tendresse et de délicatesse toute particulière.

 

Claude Guidi et Florence Liegeois (dossard 4026, parcours D, première place en Dames Vétérans 1) ne disent rien d’autre quand elles parlent de ce qui les attire dans ce genre d’épreuve. Elles n’y revendiquent pas une quelconque place dans le paysage outdoor en tant que femmes, mais elles abordent ce genre d’épreuve pour le plaisir, pour le partage, dans le respect de l’autre et la bienveillance.

 

A les écouter échanger une fois la ligne d’arrivée de la première étape franchie, c’est un sentiment d’apaisement que l’on éprouvait. Loin de l’image de brutes que le grand public a tendance à coller à ces sportifs d’endurance quand ils les voient passer, au détour d’un sentier, ou au coin d’un bois.

 

Un public jeune de chez jeunes.

 

Après les femmes, le Raid O’bivwak aiment les jeunes ou les jeunes aiment le raid O’bivwak. Avec papa ou maman, en équipe de deux, en famille, les jeunes plongent le nez dans la carte à s’en faire péter la panse de plaisir. La course d’orientation qui impose de découvrir des éléments de terrain (falaise, rocher, clairière, arbre isolé) marqués par une balise orange et blanche approche dans l’imaginaire de ceux qui se laissent aller au rêve, à une chasse au trésor. Une chasse au trésor sans cesse renouvelé à chaque poste.

 

Certains concurrents ont commencé par là. Le plaisir de découvrir en forêt la balise plutôt que l’élément. Puis ils ont poursuivis, agrippés par ce challenge toujours nouveau à chaque sortie dans les bois. Beaucoup d’entre eux sont venus à la course d’orientation par le raid d’Orientation et notamment le Raid O’bivwak. Entraînant les uns les parents, les autres les enfants. Un lien rendu facile par le fait que cette discipline se pratique à tous les âges et chacun à son rythme.

 

Kirian Meyer 28 ans et Pierre Mougeot 34 ans cumulent à eux deux plus de 46 ans d’expérience de Course d’Orientation. Faites le compte, ils ont commencé en culottes courtes. Et même s’ils sont devenus des orienteurs chevronnés, ils reviennent régulièrement sur les raids. Pierre se targue même d’avoir couru dix fois le Raid O’bivwak. « Parce qu’en équipe et dans une telle ambiance, c’est un beau défi. » Un défi qui les aura conduit à conserver leur titre acquis sur le parcours B (Elite) l’an passé en catégorie sénior homme.

 

Un bivouac profondément humain.

 

Le bivouac du Raid est un moment très attendu des concurrents. Commun à tous il permet de côtoyer les champions de la discipline, tente à tente. Il est le lieu idéal de toutes les rencontres, de toutes les convivialités, de tous les rassemblements. Entre membre d’une même famille, entre potes de boulot, entre copains de club ou par affinités électives. Il est aussi un peu hors du commun. Imaginez 1000 tentes multicolores côte à côte dans un espace réduit, sur fond sonore de camping gaz qui chuintent en coeur. Plus proche du campement d’indiens que du camping rustique.

 

On s’y repose, on y rend visite, on y refait l’étape, carte en main, on y fait la queue aux ostéos, aux rampes d’alimentation en eau potable, jamais on ne s’y ennuie. Traditionnellement situé au milieu des bois, il donne aux concurrents un grand sentiment d’isolement. Il avait cette année un côté un peu exceptionnel. Pour des raisons techniques, notamment de traçage des parcours les organisateurs avaient choisi de l’installer à proximité du petit village de Meaux la Montagne. A proximité du chemin du Crêt des Alouettes. Aéré pour ne pas dire aérien, il offrait en plus la possibilité de se payer une petite bière au seul bar et commerce du coin. Sans doute une première dans l’histoire du Raid O’bivwak. Les concurrents ne s’en sont pas privés.

 

 

 

La météo donne le La. Bleu, gris puis à nouveau bleu.

 

On compte sur les doigts les éditions du Raid O’bivwak qui ne furent pas marquée par la météo. Pluie battante, neige même, grêle, tempête de vent, canicule, il a eu déjà droit à toutes les facéties de la grenouille.  Certaines éditions ayant même contribué à écrire la légende du raid avec l’aide de la météo. Si cette édition 2012 a échappé au spectaculaire, elle aura cependant été marquée samedi 26 mai par une chaleur estivale. Rudoyant les organismes au point de mettre en difficulté Benoit Peyvel, l’un des membres de l’équipe Vibram Lafuma, favorite sur le circuit A. Le circuit des meilleurs.

 

Epargnés par les orages durant la nuit (on entendit même parler un moment d’alerte orange de la part de Météo France) les concurrents prirent le départ le dimanche matin, sous un plafond bas, dans un crachin et une brume noyant les croupes arrondies couvertes de noirs conifères, typiques du Beaujolais Vert. Une aubaine pour ceux qui avaient pris un coup de chaud la veille. Une poisse pour ceux qui auraient aimé profiter des échappées visuelles sur l’océan de verdure alentours.

 

Heureusement ce caprice des cieux ne dégénéra pas. Au contraire peu à peu le soleil réapparut, au fur et à mesure, que les concurrents franchissaient la ligne d’arrivée sur la base de loisirs du Lac des Sapins, où avait été installé podium et tentes pour le traditionnel repas d’après course.

 

Un second titre d’affilée pour le Team Vibram Lafuma.

 

Souvenez vous l’an passé, le Team Vibram Lafuma composé de Benoit Peyvel et d’Hervé Simon avait remporté une victoire incontestable sur le circuit A. Une victoire qui leurs avait donné beaucoup d’émotions tant ce Raid représentait pour eux un must dans le panorama des épreuves outdoor. Bien qu’Hervé Simon ait décidé de mettre la pédale douce sur sa carrière de raider, Benoit Peyvel avait à cœur de défendre le titre acquis l’an passé.

 

Cet ancien orienteur de haut niveau, cadre technique national, s’est peu à peu orienté vers les épreuves multi-sports, avec le team Vibram Lafuma. Mais on ne renie pas son passé et la Course d’Orientation reste pour lui une passion. Aussi au sein du Team Vibram Lafuma, Sylvain Montagny, plus vététiste qu’orienteur avait accepté de l’accompagner dans cette aventure. Un tandem explosif et très complémentaire. Benoit le navigateur hors pair, Sylvain le logisticien impeccable. Le premier concentré sur la navigation, le second reportant les postes sur la carte en courant, gérant l’alimentation et l’hydratation des deux machines.

 

Une entente parfaite, une complicité de tous les instants qui se traduisent hors course par un humour et un « chambrage » permanent. « Sylvain en orientation ? Il est pas mal. Je crois même qu’il est le meilleur de son département en course de nuit. » Balance Benoit. « Benoit ! Quelles sont ses qualités ? Nombreuses, mais il est un peu fragile quand on monte dans les tours. » De répliquer Sylvain.

 

En tout cas, comme l’an passé le team Vibram Lafuma n’aura pas fait dans la dentelle. Avec plus d’une demi heure d’avance le premier jour, sur trois heures de course, ils n’avaient plus qu’à gérer le second pour conserver une avance équivalente. Et pourtant derrière les autres ne chômèrent pas.

 

Tirage de bourre chez les coureurs élites.

 

Alors la bagarre fait rage, les positions n’étant jamais acquises et le suçage de roue quasi impossible. Une petite erreur de choix d’itinéraires ou d’approche de la balise peut vite peser plusieurs minutes, quand ce n’est pas plusieurs dizaine. A ce jeu de poker menteur ou de tirage de bourre à l’aveugle, la passe d’arme la plus chaude eut lieu sur le parcours A. Pendant deux jours, trois équipes se disputèrent les deux places du podium laissées libres par les vainqueurs intouchables. Passée seconde le premier jour, à mi course, à dix minutes des futurs vainqueurs, la paire Antoine Volland – Laurent Laszczyk, dut descendre du podium provisoire pour une petite erreur d’approche. Résultat au soir de la première étape l’on comptait trois équipes en deux minutes.

 

 Malgré un départ en fanfare le dimanche matin, les deux grenoblois revenus sur la troisième équipe, la laisseront à nouveau partir dans le final. Mais cette quatrième place est à souligner. Venus du raid multi sports, assidus à progresser depuis deux ans en course d’orientation au sein du Grenoble Université Club de C.O, ces deux jeunes athlètes ont fait la démonstration que même sur le circuit A il est possible de rivaliser avec des purs orienteurs

 

Sur le parcours B la victoire se jouera également sur le final qui était très courant. Mais là, entre purs orienteurs. Kirian Meyer et Pierre Mougeot revenant sur les frères Arnoud (Louis et Vincent) en tête pendant deux jours et plus de 6 heures de course, pour l’emporter de 26 secondes. Ce qui fera dire à Kirian Meyer et Pierre Mougeot, habitués des raids d’orientation. « Le plus beau défi que nous ayons eu à relever en raid. Et sur le Raid O’bivwak cela prend un relief encore plus grand ».

 


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