Le réchauffement climatique mine les courses alpines

La fonte des glaciers rend de plus en plus dangereuses nombre de courses classiques. Une nouvelle donne qui oblige les professionnels à une réévaluation des risques

La démonstration n’est plus à faire. Le phénomène s’observe d’évidence en superposant des photographies de différentes époques : les glaciers alpins régressent. Une constante depuis le milieu du XIXe siècle, avec parfois des courtes périodes de répit, comme dans les années 1960, mais qui s’accélère aujourd’hui.

« On assiste à un changement environnemental majeur en haute montagne depuis les années 1980, souligne le glaciologue Sylvain Coutterand (1). Une pénétration beaucoup plus profonde du front de dégel de la roche, qui provoque un désenglacement des parois et de plus en plus d’éboulis. Conséquence pour l’alpinisme : nombre d’ascensions classiques sont délaissées, car elles deviennent trop dangereuses. »

Des pans entiers s’effondrent, comme sur la célèbre face ouest des Drus en 1997, 2003 et 2005, provoquant la disparition pure et simple d’itinéraires mythiques, notamment sur le célèbre pilier Bonatti. Depuis, les guides Martial Dumas et Jean-Yves Fredriksen, en 2007, sont les seuls à avoir ouvert une nouvelle voie, au prix d’un incroyable « nettoyage » des fissures.

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Photo C.Larcher/CWN/Kairn.com

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