Le troisième homme de l’Everest

L’histoire méconnue de Griffith Pugh, le physiologiste qui a rendu possible la première expédition sur le plus haut sommet du monde.

On l’avoue tout net : on ignorait tout de Griffith Pugh, avant de dévorer la biographie que lui a consacrée sa fille Harriet Tuckey grâce à sa récente traduction française aux éditions du Mont-Blanc. On a beau être fasciné par l’Everest, par les premiers pas de l’homme sur le toit du monde en 1953, par la cordée atypique qui associait le Népalais Tensing Norgay au Néo-Zélandais Edmund Hillary ; on a beau avoir lu nombre d’ouvrages relatant cette expédition, on ignorait tout du rôle joué par ce médecin et chercheur, ce pionnier de la physiologie du sport, sans lequel il est pourtant certain que jamais l’expédition ne serait parvenue au sommet.

De John Hunt, aristocrate et officier militaire, chef de la 9e expédition britannique sur l’Everest en 1953, à Edmund Hillary, le «conquérant», ils se sont appropriés tous les mérites de la victoire dans les reportages, les films et les livres consacrés à l’expédition. Par vanité, par souci de gloire personnelle mais aussi parce que, comme la plupart des alpinistes de leur époque, ils considéraient avec dérision et scepticisme, sinon mépris, les scientifiques qui prétendaient leur donner conseils et recommandations. Ils n’avaient de cesse de dénigrer ces laborieux chercheurs, au profit des valeurs de bravoure de la caste des gentlemen qui régnaient alors sur l’alpinisme.

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