‘La montagne donne enfin la paix, dans l’inquiétude ou la sérénité, en procurant l’occasion d’actes sans répercussion sociale et par cela même échappant à toute critique et même à tout examen.’
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Cette phrase n’a pas été prononcée aux Assises de l’alpinisme 2011 qui se tiennent actuellement à Grenoble, et qui se poursuivront à Chamonix en mai prochain. C’est une réflexion extraite d’une grande enquête lancée par la célèbre revue ‘Alpinisme’ en… 1935.
De fait, on peut s’interroger sur l’intérêt de ratiociner sur ‘la diversité des activités de montagne, leurs rapports les unes avec les autres, avec l’alpinisme en particulier et leur signification et leur rôle dans la société’? Ou sur ‘Les valeurs de l’alpinisme’ ? Après tout, ceux qui aiment la montagne et qui la pratiquent (sans l’abimer) ont-ils besoin d’avoir une conscience précise de ce qu’ils font ? Sont-ils intéressés par ce que pensent les autres ?
Peut-être…
En tous cas, cette invitation à l’introspection collective n’est pas nouvelle. Témoin ce document qui pourrait alimenter les débats des assises 2011…
Il s’agit donc d’une enquête parue dans la revue ‘Alpinisme’ en 1936 sur le thème des émotions qu’on peut éprouver en montagne. Je rappelle que l’année 1936 se situe entre la conquête de la face nord du Cervin (1931) et des Drus (1935), et celles de la face nord de l’Eiger et de l’éperon Walker aux Grandes Jorasses (1938). Donc une période riche en ‘émotions’ pour un certain nombre d’alpinistes de belle pointure.