Polémique : l’aseptisation de nos sites naturels d’escalade

De grosses modifications comportementales de nos « responsables » sont en cours concernant l’équipement de nos massifs d’escalade. Celles-ci m’amènent aujourd’hui à réagir pour dénoncer et contester certains excès. C’est malheureusement désormais une évidence, l’aseptisation quasi générale de nos massifs rocheux est en cours, équipement à outrance et la banalisation de l’escalade ne font plus aucun doute.

En effet, chez-nous bon nombre de massifs sont suréquipés où sont en passe de l’être…

Je ne prendrai qu’un seul exemple pour le moins révélateur ( il y en a bien d’autres) les Rochers de Fidevoye (du Paradou) à Yvoir, la voie « le Grand Dièdre » comptait en tout et pour tout huit pitons relais compris. Aujourd’hui cette belle voie est totalement dénaturée par une orgie de broches, on en compte pas moins de 17 placées +/- tous les 3 mètres, peut-on encore considérer que c’est de l’escalade…?

L’absence de dangerosité sur un site naturel ça n’existe pas

Aujourd’hui bon nombre de grimpeurs sont issus des salles et revendiquent les mêmes garanties de sécurité lorsqu’ils grimpent en extérieur, C’est utopique ! L’absence de dangerosité sur un site naturel ça n’existe pas, même en plaçant un ancrage tous les trois mètres…

Il faut aussi savoir que la plupart des accidents sont des erreurs humaines, donc facilement évitables si l’on est attentif. Notre sport est avant tout une discipline de liberté et de nature qui comporte des risques objectifs et subjectifs que chacun doit connaître et assumer pleinement.

Il faut absolument que nos « responsables » aient assez de discernement pour conserver quelques sites pour la pratique de l’escalade traditionnelle à l’équipement plutôt aéré (distance entre les points). Afin que ceux qui le désirent puissent encore vivre un peu « d’aventure » en plaçant eux-même des protections supplémentaires si besoin est et ainsi apprendre à gérer son mental, le stress et ses émotions.

La suite sur http://infos-escalade.blogspot.com/2018/06/laseptisation-de-nos-sites-naturels.html

10 réflexions au sujet de “Polémique : l’aseptisation de nos sites naturels d’escalade”

  1. Mouais… présenter ça comme un phénomène nouveau alors qu’il existe depuis des décennies… J’ai pour ma part toujours vu des personnes se plaindre rééquipement de voies, et la tendance est toujours à un rapprochement des points. Un voie avec un point tous les 3m ça n’a rien de bien choquant sur une couenne.

    Ce que j’ai constaté par ici c’est que des équipeurs, des guides il me semble, ont équipé au moins 2 sites avec des mousquetons aux relais, ce qui dispense les grimpeurs d’apprendre à passer la corde dans un relai

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  2. J’ai l’impression de lire un pamphlet sur la beauté des temps anciens où l’escalade en mettant le moins de clous était le summum…
    Oui, la tendance à rapprocher les points se fait de plus en plus, il n’y a qu’à voir les voies en 7 ouvertes ces dernières années où les points sont rapprochés. Non, les gens n’ont pas envie de prendre un vol de 30m parce qu’un équipeur n’avait pas assez de moyens pour placer plusieurs spits ou parcequ’un équipeur avait largement le niveau pour faire la moitié de la voie en libre, donc les autres aussi.
    Pour moi, rééquiper une voie en protégeant le grimpeur d’une chute sur une vire ou d’une mauvaise chute en rajoutant un point n’est pas aberrant. Je n’y vois pas un dénigrement de l’équipeur original, mais un respect des gens.
    Après, comme partout, il y a des abus, des gens qui ne respectent rien… il vaut mieux en discuter avec l’ouvreur original quand cela est possible. La critique est facile mais l’aide et l’accompagnement est lui plus dur.

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  3.  » on en compte pas moins de 17 placées +/- tous les 3 mètres, peut-on encore considérer que c’est de l’escalade…? »
    Cette question rhétorique ne serait-elle pas un peu provocatrice?
    En quoi le fait qu’il y ait des points tous les 3m empêche de réaliser les mouvements?
    En quoi avoir un point tous les 3m dénature plus un site qu’un point tous les 6m?
    S’il y a trop de points pour certains, libre à eux de ne pas les clipper, non? Là, le mental travaille!
    Et pourrait-on arrêter de lire toujours les même rengaines émanant de prétendus puristes?

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  4. Mp, si c’est trop dure pour toi avec un point tous les 6 mètres, tu peux faire du 3+ ou tu peux aussi rester en salle !!
    l’aseptisation de nos montagnes est impossible par contre tu peux trouver du mental chez kiloutou.

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  5. toujours la même névrose obsessionnelle des ayatollahs de « l’assurage aéré »… ça devient grotesque; quand dans une voie de mon niveau j’estime qu’il y a trop de points d’assurage, j’en saute, point barre; ça ne m’empêche pas de faire tous les mouvements; quand je suis dans une voie proche de mon niveau maximal, voire légèrement au-delà de ce niveau, je suis bien content d’avoir suffisamment de points pour m’engager dans les mouvements et voler sans risquer de me faire mal; prétendre que « l’absence de dangerosité sur un site naturel ça n’existe pas » me paraît une affirmation stupide : dans tout ce qui est « couennes », je suis au contraire bien content qu’il y ait absence de dangerosité… et je trouverais criminelle une politique fédérale d’équipement des « sites sportifs » d’escalade (pour le moins des nouveaux sites) qui inclurait exprès un « facteur de dangerosité »… maintenant, pour les grandes voies c’est autre chose; mais personnellement, je préfère faire des grandes voies bien équipées en scellements où je peux me concentrer sur mon escalade libre à mon niveau max… chacun ses goûts; ceux qui préfèrent le « terrain d’aventure », tant mieux pour eux, il y a tellement de grandes voies en terrain d’aventure, partout en France et dans le monde. Mais qu’ils cessent une bonne fois pour toutes d’emmerder ceux pour qui l’escalade c’est d’abord la beauté des mouvements, les vols dans le geste, les chutes multiples mais sans conséquences …et non pas la protection besogneuse, longagne et toujours quelque peu aléatoire de sa progression …et le plaisir masochiste de risquer sa santé voire sa vie à chaque nouvelle ascension. Il en faut pour tous les goûts… mais il faudrait que les grimpeurs du 19ème siècle finissent par foutre la paix aux grimpeurs du 21ème siècle

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  6. En phase avec SB et Aurel. Il existe une pléiade de terrains d’aventure et aussi de sites sportifs naturels à l’équipement « aéré ». Il y a 20 ans, lors du rééquipement du site historique de la Tête de chien, nous avons vécu l’enfer des affrontements avec les fameux « ayatollahs de l’équipement aéré » de SB. Chaque scellement posé était un objet de polémique ; « avant le point était plus à droite, plus haut, plus ceci, plus cela »… Mais pourquoi rendre un pas dangereux (c’était souvent le cas) alors que le protéger ne nuit en rien à sa beauté ? Nous avons encouragé certains des fondamentalistes de l’équipement engagé à prendre le plomb en question, mais les candidats ne couraient pas les rues. Notons par ailleurs que certains d’entre eux ne pratiquent même plus l’escalade.
    La question se pose : veut-on partager notre passion, ou veut-on la réserver à une poignée d’élus lesquels peuvent éventuellement sauter les points qu’ils jugeront trop rapprochés ?
    Il faut en convenir : l’escalade s’est démocratisée. Pour ceux qui le déploreraient, certains d’entre eux devenus BE ou guide vivent de l’escalade (et c’est tant mieux) ne sont pas hostiles à utiliser des sites aseptisés pour faire grimper leurs clients débutants ou experts, l’escalade demeure pour la majorité des pratiquants un plaisir et non une lutte pour la survie.
    Enfin, pour les esthètes heurtés par l’excès d’équipement qui nuirait à la beauté du rocher, disons que, à l’échelle de l’univers, et considérant l’état critique de la planète à cause du réchauffement climatique, ce genre de débat suranné semble un peu… surréaliste.

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  7. J’avoue faire pire. Une petite perche, de confection personnelle, me permet de mousquetonner en gagnant au moins 80cm. Et comme je pousse le vice à me jucher sur un étrier en sangle… Comment disait le Grec déjà ? « Une longue perche vaut mieux qu’un homme aux urgences. » Restez vivants en lisant « Alpinisme sans guide » sur https://alpinismesansguide.blogspot.com Cordialement.

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  8. Je comprends votre agacement et votre désarrois face aux voies ré-équipées de manière anarchique, qui ne respectent ni la falaise ni l’esprit de l’ouvreur. Mais je ne suis pas d’accord avec le ton de « vieux grincheux » que vous employez, ni quand il s’agit de se plaindre d’un équipement que vous jugez « à outrance » car il y a des points tous les 2 mètres et que cela vous semble exagéré:

    Je grimpe depuis de nombreuses années, je suis loin d’être un très bon grimpeur mais je suis d’une grande prudence. Lorsque certaines anciennes voies sont extrêmement patinées avec un premier point situé à 3 mètres du sol (équipement « à l’ancienne » que vous revendiquez) et que le second se situe 5 mètres au dessus du premier, c’est la garantie d’un magnifique retour au sol en cas de chute avant d’avoir clipé votre deuxième dégaine! Dans ces cas-là, ré-équiper la voie en rajoutant quelques points intermédiaires est du bon sens et un gage de sécurité. Et je ne suis pas mécontent de voir qu’en Europe les nouveaux sites ouverts sont particulièrement bien équipés avec des points réguliers!
    Quand aux kermesses en bas des voies, sans équipement de sécurité, avec alcool, assureurs en tongs, sonos (pour faciliter la communication entre grimpeur et assureur c’est bien connu 😉 cela me paraît tellement anecdotique que je ne pense pas qu’il faille généraliser ces comportements.
    Comme vous dites, les grimpeurs sont issus de plus en plus des salles d’escalade et je ne pense pas que ces grimpeurs-là soient les plus écervelés ou irrespectueux comme vous le prétendez… et la moulinette n’a rien à voir la dedans!!!
    Bref, un article avec des bons exemples du « n’importe quoi » que l’on peut observer sur des sites d’escalade. Et cela comme dans TOUS les sports en milieux naturels: randonneur de haute montagne en tee-shirt, surfeurs qui ne sont pas des nageurs confirmés, skieurs du dimanche en hors-pistes… Hélas, votre ton rageur rend votre article tout bonnement indigeste.

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  9. « toujours la même névrose obsessionnelle des ayatollahs de “l’assurage aéré”… » polémique d’un autre temps, élitisme et bêtise réunis, débat surréaliste !
    Guide de haute-montagne en activité, ex-secouriste montagne des unités spécialisées : je peux vous confirmer que bon nombre d’accidents anodins du débutant à l’élite, en passant par le professionnel , se déroulent aux pieds des voies, lors des premiers mètres d’escalade (secteurs couennes, escalade sportive hors grande voies), pour une traumatologie grave du rachis ou bien des membres inférieurs…quelque soit le niveau du grimpeur !
    Alors sécuriser les premiers mètres d’escalade en plaçant quelques points supplémentaires, en déplaçant les points existants me parait judicieux « Lorsque certaines anciennes voies sont extrêmement patinées avec un premier point situé à 3 à 5 mètres du sol (équipement “à l’ancienne” que vous revendiquez) et que le second se situe 5 à 8 mètres au dessus du premier, c’est la garantie d’un magnifique retour au sol en cas de chute avant d’avoir clippé votre deuxième dégaine ! Dans ces cas-là, ré-équiper la voie en rajoutant quelques points intermédiaires est du bon sens et un gage de sécurité. Les sites ont vieillis, certains sites et secteurs sont tout bonnement oubliés et désaffecté par une grande majorité de grimpeurs…
    D’ailleurs ces « grimpeurs grincheux » sont souvent équipés d’une perche pour placer le premier point, d’une voie en « 7 » , qu’ils travaillent à chaque séance , pendant 20 ans !

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