Priorités budgétaires et politiques : vers la fin de la Patrouille des Glaciers ?

Un coup dur pour la Patrouille des Glaciers ? Le Conseil fédéral suisse veut supprimer l’an prochain le corps d’élite des gardes-frontières pour le ski-alpinisme. Une décision dommageable à la Patrouille des glaciers selon certains parlementaires suisses rapporte le Nouvelliste.

Ne plus former des sportifs d’élite, ne serait-ce que quelques années, revient à sacrifier le ski-alpinisme, notent les critiques de cette décision. Pire : ils redoutent que les corps d’élite militaires professionnels étrangers veuillent bien participer à la Patrouille des Glaciers s’ils sont confrontés exclusivement à des patrouilles civiles.

La continuation de cette décision serait la remise en cause de cette manifestation par l’armée veulent croire certains parlementaires. Et une éventuelle reconnaissance du ski-alpinisme comme discipline olympique n’aurait pas d’incidence sur la décision prise, affirme le Conseil fédéral.

Lutte contre la migration illégale et la criminalité transfrontalière

Ce n’est pas la première fois que l’organisation de la Patrouille des Glaclers est remise en cause. Déjà en 2011 des travaux avaient été réalisés en ce sens.

Pourquoi une telle décision ? Le gouvernement veut fixer d’autres priorités aux militaires, comme la maîtrise des frontières extérieures. Le Valais, où se tient la compétition, est particulièrement touché par la migration illégale et la criminalité transfrontalière note le gouvernement. Une mission de base sur laquelle doit se reconcentrer selon le gouvernement.

La Patrouille de Glaciers est une course internationale de ski alpinisme organisée tous les deux ans par l’armée suisse. Elle se déroule sur les crêtes alpines au sud du canton du Valais. La course est ouverte à des équipes de trois militaires ou civils. Ce sont les patrouilles.

Compétition populaire

Cette année, 1600 patrouilles se sont inscrites avec environ 4800 participants, dont 334 patrouilles de pays étrangers. Dans le détail, on trouvait 500 patrouilles militaires suisses, 45 patrouilles militaires internationales, 171 patrouilles civiles avec guides de montagne et 910 patrouilles civiles. L’édition 2018 fut celle de nombreux records.

Pour avoir le droit de participer à la course, les membres des patrouilles doivent pratiquer régulièrement des randonnées et des courses en montagne, être très bons skieurs, et surtout savoir skier « encordés ». Ils doivent également être capables d’effectuer les tronçons de Zermatt à Arolla en 8 h 30 et d’Arolla à Verbier en 8 h 30.

Vitrine pour l’armée suisse

Si la PDG est toujours organisée par l’armée suisse, c’est parce qu’elle a des origines militaires. En 1943 et 1944, dans une Europe en guerre, l’armée helvétique organise une course pour ses soldats afin de tester leurs capacités. Aujourd’hui encore, 1500 militaires sont engagés dans la préparation de la course. La PDG reprend ensuite en 1949. Mais le décès de trois participants dans un crevasse du glacier du Mont Miné stoppe toute nouvelle initiative pour longtemps.

La course est à nouveau organisée en 1984, sur un rythme bisannuel. Et désormais les civils hommes et femmes peuvent y participer. En 2004, une équipe étrangère s’impose pour la première fois. En 2006, les organisateurs sont forcés de refuser un millier d’inscriptions. Pour la première fois, une seconde course est organisée depuis Zermatt.

A noter que la Patrouille des Glaciers fait partie de la Grande Course avec la Pierra Menta, le Tour du Rutor, l’Altitoy, l’Adamello Ski Raid et le Trophée Mezzalama.

A noter également que des problèmes de dopage ont déjà été dénoncés sur cette course.

Le budget de la course se monte à 7,5 millions de francs suisses, dont 2,5 millions pris en charge par le sponsoring.

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