La coordination pyrénéenne ADDIP nous prie de diffuser le communiqué ci-dessous suite à la mort accidentelle de l’ours Balou dans les Pyrénées :
URSUS radiocolliérus : arrêtez les frais !
L’ours « Balou » est mort : Adet et Férus responsables, l’Etat coupable.
Alors qu’Adet et Férus se confondent en jérémiades pour exiger un « remplaçant » (sic) à l’ours tué dans une chute, l’ADDIP tient à rappeler que ce sont eux les premiers responsables. 3 ours sur 5 réintroduits morts accidentellement : quels mauvais éleveurs d’ours, ça fait quand même 60% de mortalité ! Ce sont bien ces associations qui ont amené l’Etat, à coup de plaintes auprès de l’Europe, à prendre des ours en Slovénie pour les lâcher dans les Pyrénées. Mais c’est l’Etat qui est responsable d’avoir cédé à l’affectif et à l’idéologie.
L’argent : le nerf de la guerre de l’ours
C’est la crise, dramatique, partout. Pourtant en Espagne, avec 40% de chômage chez les jeunes, des associations pro-ours ont décroché un budget de 1.8 millions d’Euros de l’Europe pour une permutation d’ours : on enlève le vieux Pyros, on remet un jeune mâle … mais surtout beaucoup d’argent frais pour faire vivre ces associations très largement subventionnées. En France, chaque année, l’Etat distribue environ 1.600.000€ de fonds pour l’environnement en Midi-Pyrénées. 400.000€, le quart de cette somme, sont versés à 4 associations pro-ours. Les habitants de Midi-Pyrénées sont-ils d’accord pour que 25 ours dévorent ¼ du budget régional de l’environnement ? (Derniers chiffres publiés 2009)
Derrière l’ours, une « vision » des grands prédateurs partout dans les campagnes d’Europe.
Le dernier rapport du Muséum National est dans le déni … Bien sûr, ces scientifiques savent qu’il n’y aura plus jamais de population d’ours autonome, sans lâchers, sans tripatouillage anti-consanguinité etc … Mais le collectif qui l’a écrit, dont Luigi Boltani, son grand manitou, fait partie du lobby de la LCIE[1]. Lequel fait le siège de la DG environnement à Bruxelles pour obtenir l‘expansion du loup, des ours et des lynx dans le but d’ensauvager tous les territoires ruraux et montagneux d’Europe. Et à la clé, un nouveau programme pluriannuel assorti d’un budget de plusieurs dizaines de millions d’Euros !
Balou, l’Ursus-radiocolliérus, symbole de la gadgétisation de la nature
Au-delà des dommages inacceptables aux éleveurs, jamais les Pyrénées ne pourront contenir une population viable de plusieurs centaines de plantigrades. Le seuil d’extinction, 300 individus, a été atteint au 19ème siècle, et les habitants des Pyrénées étaient moins dérangeants que les occupants actuels : routes, stations de ski, barrages hydro-électriques ….
Il n’y a aucune obligation à réintroduire des ours (et on a quand même mieux à faire en France !)
Le front pyrénéen n’a pas faibli depuis 2006, nous avons été entendus : aucun ministre n’a lâché d’ours. L’ADDIP, par sa connaissance du dossier et son ancrage de terrain est prête à mobiliser ses arguments comme ses associations citoyennes pour y parvenir. Nous appelons Mme la Ministre à engager avec les forces légitimes et représentatives du territoire Pyrénéen une sortie de ce processus rendu plus indécent encore en ces temps où l’argent manque partout.
Notes complémentaires :
Malgré toutes les mesures artificielles pour créer une colonie d’ours, un observateur averti constatera qu’après avoir progressé, la superficie occupée par les ours et leur descendance est passée de 10.000km² à … moins de 5000. Les Pyrénéens qui ont assez de ne pas être entendus auraient-ils commencé à reprendre directement leur territoire en mains ?
En Italie, le taux d’acceptation de l’ours a chuté de 70% de la population locale à 30% en 10 ans.
En Autriche, après une forte croissance à partir des ours relâchés, leur territoire de distribution s’est rétréci au point qu’il n’y a plus aucun ours vivant depuis 2011.
Marie-Lise BROUEILH, Présidente
L’ADDIP, qui sommes-nous ?
Depuis 2002, l’ADDIP coordonne les actions de la communauté montagnarde pyrénéenne face à l’agression que représente le plan d’Etat d’expansion des grands carnivores, loup, ours, lynx contre les modes de production et d’usage de l’espace montagnard. Apolitiques et asyndicales, les 5 associations qu’elle fédère couvrent l’ensemble du massif pyrénéen.L’aspap (09), l’aspaa (11), l’adip31 (31, l’aspp65 (65) et la ftem (64) rassemblent plusieurs milliers d’adhérents :
éleveurs, citoyens, associations, collectivités locales, acteurs du pastoralisme et du développement économique.
[1] Large Initiative for Carnivores in Europe