Quand les montagnes se rejoignent face au loup : Les bergers des Pyrénées soutiennent ceux des Alpes

La coordination pyrénéenne ADDIP sort des Pyrénées et se tourne également vers les bergers des Alpes et plus spécialement ceux des Alpes-Maritimes où se situe le Parc National du Mercantour et la majorité des prédations françaises. Elle apport son soutien à ces bergers et plus spécialement à Louis Ascenzi qui a été victime de plusieurs attaques.

L’ADDIP « trouve tout à fait scandaleuse l’attitude de M. le Préfet du département qui, selon le JT, ne veut pas entendre parler de tir de prélèvement ». Et elle précise : « Quelle profession, M. le Préfet, accepterait les conditions de travail que Louis Ascenzi décrit dans ce reportage : à 67 ans dormir plusieurs nuits de suite sous un arbre pour protéger ses bêtes ? Quelle profession accepterait de voir ainsi détruit son outil de travail, la passion de toute une vie ? Quelle profession, comme me l’ont dit des femmes et des hommes de votre département, serait déchirée d’angoisse en voyant ses enfants décider de continuer le métier dans ces conditions, au lieu de s’en réjouir ? »

Et la coordination pyrénéenne va plus loin : « A croire que l’objectif, c’est vraiment …. que l’éleveur berger disparaisse pour laisser place au loup devenu le maître des lieux. Mais Louis Ascenzi et ses pairs ne sont pas les seuls menacés, le tourisme aussi est dans l’œil du cyclone, ou du loup ».
L’ADDIP met le doigt sur un sujet que nous avions déjà abordé avec la problématique de l’ours dans les Pyrénées. Ell fait référence à une étude de 1997 commandée par l’Europe à propos des grands prédateurs qui dit qu’il faut prévoir des
« secteurs de priorité majeure, où la conservation des grands carnivores est l’objectif principal. Dans cette zone sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. » (Sic ! c’est le monde à l’envers : l’agneau gêne le loup !)

Et elle ajoutait « c’est la totalité du paysage qui doit être incluse dans les plans de gestion » en visant les activités touristiques qui « peuvent conduire à des effets négatifs sur les populations de grands carnivores ».

Voilà qui demande réflexion pour les activités de montagne. C’est déjà en cours à l’occasion de CDESI avec l’interdiction de chemins en raison de la présence de chiens de protection. Les bergers ne sont donc pas les seuls concernés par les grands carnivores, les pratiquants de la montagne aussi !

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Le préfet refuse les tirs de prélèvements : Réaction !

Selon France 3 Côte d’Azur : ‘Le préfet a précisé ce matin qu’il n’envisageait pas de tir de prélèvement du loup dans les Alpes-Maritimes; comme le prévois un plan national de protection des troupeaux. Il précise aussi que le berger de Lucéram a été autorisé par ailleurs a pratiquer des tirs d’effarouchement.’

Si depuis les Pyrénées, l’ADDIP a réagi, également vive réaction alpine de la Fédération des Acteurs Ruraux. Pour elle : « Rien que ces 2 phrases sont édifiantes : Ce n’est pas un plan de protection des troupeaux, mais d’élevage des loups et de sabotage de l’agriculture ». Et de poursuivre : « Limiter l’autorisation a un tir d’effarouchement pour ce troupeau, alors qu’il a déjà subit au moins 4 attaques cette année, que d’autres troupeaux du secteur ont eux aussi été attaqués…de plus ce troupeau est gardé, et il y a 4 patous… C’est de l’humiliation, du mépris… »

Le ton est donné.

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