Quel groupe sanguin est considéré comme le plus bénéfique ?

Dans un monde où plus de 40 % des Français appartiennent au groupe O, ce marqueur sanguin suscite autant de mythes que d’études scientifiques sur ses bénéfices pour la santé.

Il n’est pas rare, autour d’un café, d’entendre des conversations passionnées sur notre groupe sanguin comme s’il révélait un trait de personnalité caché. Pour ma part, j’ai découvert le mien lors d’un stage en laboratoire : on m’a tendu une goutte de sang, un peu de réactif… et voilà, je faisais partie du club O. Depuis, j’écoute avec amusement les théories qui l’associent à un tempérament de leader ou à une plus grande résistance aux maladies. Cela dit, au-delà des anecdotes, certains chercheurs – notamment de l’Organisation mondiale de la Santé – ont étudié l’influence éventuelle des groupes sanguins sur notre santé globale (OMS).

Le groupe sanguin O : souvent considéré comme le plus bénéfique

Le groupe O, souvent surnommé « universaliste », est en effet le plus fréquent en France, représentant 43 % de la population¹. On lui prête un système immunitaire robuste, capable de mieux réagir face à certaines infections : une méta-analyse publiée dans Blood Advances suggère que les personnes de groupe O présentent un risque d’infection sévère par le SARS-CoV-2 inférieur de 8 % à celui des autres groupes².

Le saviez-vous ?
Le sang de groupe O négatif est universel pour les transfusions de globules rouges, car il ne porte ni antigène A, ni antigène B, ni facteur Rh. Il ne concerne toutefois que 7 % des donneurs français.

Sur le plan nutritionnel, les régimes dits « selon le groupe » restent très controversés : aucune étude rigoureuse n’a validé l’hypothèse d’une digestion des protéines animales plus efficace chez les O.

L’origine évolutive du groupe O

D’un point de vue génétique, l’allèle O résulte d’une mutation par délétion sur le gène ABO apparue il y a environ 3,5 millions d’années, avant la divergence de l’espèce humaine moderne³. Cette mutation récessive s’est propagée, sans doute favorisée par les modes de vie de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, illustrant l’importance de la diversité génétique dans l’adaptation aux environnements variés.

Et les autres groupes ?

Chaque groupe présente ses spécificités et sa répartition :

  • Groupe A (42 % en France) : système immunitaire plus sensible aux vaccins, mais vulnérable à certaines infections.
  • Groupe B (11 % en France) : très adaptable, avec un risque cardiovasculaire légèrement inférieur.
  • Groupe AB (4 % en France) : combine caractéristiques A et B, état métabolique particulier.

Les recherches toujours en cours

Malgré l’attrait de ces théories, la corrélation entre groupe sanguin et longévité reste modeste : mode de vie, alimentation équilibrée et activité physique demeurent des facteurs bien plus déterminants pour notre santé.

Notes de bas de page

  1. Répartition des groupes sanguins en France ; https://www.toutsurlatransfusion.com/actualite-transfusion-et-don-du-sang/la-repartition-des-groupes-sanguins-en-france.php
  2. “Association of ABO blood group with COVID-19 severity: a systematic review and meta-analysis”; https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC8670663/
  3. “Origin and evolution of the human ABO blood group gene”; https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4034584/

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