Quelques mots avec Mina Markovic

Quelques mots échangés avec la slovène Mina Markovic, leader provisoire de la coupe du Monde.

– Kairn : Tu fais les coupes du monde de bloc et de voie, la saison est très longue, ça te fait un paquet de compétition ! Comment fais-tu pour gérer ça ?
– Mina : A la fin de la saison dernière j’ai effectivement décidé de faire toutes les compétitions. J’ai quand même fait le choix de ne pas participer à toutes les étapes de bloc, comme à Sheffield par exemple. J’avais prévu de zapper davantage de coupe du Monde de bloc mais la forme était au rendez-vous donc, j’ai donc fait un peu plus d’étapes que prévu.  Ca fait beaucoup de compétition, c’était un gros challenge pour moi, l’an dernier j’ai fait la même chose et je m’étais dit que c’était trop dur de garder la motivation et de grimper à chaque fois à son meilleur niveau. Mais j’ai voulu retenter. Mon domaine de prédilection reste tout de même la difficulté, les voies me motivent plus. En fait je fais les étapes de bloc pour encore mieux me préparer à la difficulté. Ca m’aide par exemple à prendre des décisions rapides quand je me retrouve face à un pas de bloc dans une voie. Je pense que si tu veux être meilleur en diff, les compétitions de bloc sont indispensables, et c’est une partie importante de ma préparation en escalade.

– Kairn : Comment fais tu pour trouver du temps pour t’entraîner avec ce calendrier chargé ?
– Mina : Je m’entraîne plutôt durant l’hiver, surtout en janvier, février et mars. Mon entraîneur me fait ma planification, et je pense qu’il est très compétent pour ça. Il arrive à trouver le bon dosage, et quand j’arrive sur les compétitions, je suis bien affûtée.

– Kairn : A quoi ressemble une semaine d’entraînement avec Mina Markovic ?
– Mina : Je m’entraîne 6 fois par semaine, en général 5 jours de suite sur un pan. Au début je fais plutôt des circuits court d’une quinzaine de mouvements, et plus on se rapproche de la saison de diff, plus j’augmente mon nombre de mouvements dans mes circuits, jusqu’à 70 environ. Je fais des exos spéciaux du style pied main, ou grimpe à un pied, un circuit 2 fois de suite, bref toutes les choses classiques d’un entraînement de base. La partie principale de mon entraînement dure 2h30 à 3h. Je fais aussi des exos spécifiques sur certains groupes musculaires comme les épaules. Avec l’équipe nationale on a la chance aussi de bénéficier d’entrainements communs 2 fois par semaine sur des murs en Slovénie et je trouve ça vraiment top. On change souvent de mur, on va en falaise, génial !

– Kairn : Justement, tu as le temps de te mettre dans des projets en falaise ?
– Mina : Ah, tu touches un points sensible, la falaise c’est un peu mon point faible. En plus je n’ai pas le temps avec toutes les compétitions et les entraînements !

– Kairn : Même en hiver ?
– Mina : L’hiver je préfère me reposer de toute cette saison. L’an dernier je suis allée 10 jours en Espagne après la saison, après 3 semaines complètes de break. Du coup j’ai grimpé tranquille en prenant du plaisir.  Mais grimper en falaise n’a jamais été facile pour moi. Les premiers jours j’ai besoin d’acclimatation car je suis un peu perdue, et du coup vu que je fais des courts séjours, j’ai du mal a y être performante. Il me faudrait plus de temps.

Mina à Briançon cette année

– Kairn : Cette année en diff, tu gagne pas mal de compétitions ainsi qu’une coupe du monde de bloc. Comment expliques-tu ta progression cette année ?
– Mina : Je pense que ça s’est vu cette année, mais j’étais déjà préparée à ça l’an dernier. Pour être performant, il faut un mélange de pas mal de choses, et il me manquait encore un peu d’expérience pour que ça marche l’an dernier. C’est dur de croire encore plus en soi et d’amener son niveau de résistance à un très haut niveau, et surtout de croiser toutes ces choses la pour arriver à réussir.

– Kairn : Un petit mot sur les compétitions en France ?
– Mina : Je pense que l’ambiance sur les coupes du Monde en France, spécialement en finale, est vraiment super, c’est un grand show, avec souvent un public de connaisseur. L’ouverture sur ces compétitions est également très bonne, à part à Cham cette année où je n’ai pas trouvé ça dément. J’espère que ça continuera et qu’aujourd’hui ça se passera bien à Valence.

– Kairn : Comment tu t’es sentie hier en qualification ?
– Mina :
Je suis tombée dans une voie de qualification. Il était trop tôt pour moi et je n’étais pas très bien réveillée (rires). Ce sera mieux aujourd’hui !

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