Tir d’un loup dans le Dévoluy : le 6ème de l’année…

Selon une note de la Direction Départementale des Territoires (D.D.T.) de la Drôme adressée aux intéressés et aux responsables d’associations pastorales, que nous avons pu nous procurer, il est indiqué que :

« Nous venons d’être informer que le cadavre d’une louve a été retrouvé ce matin, lundi 26 septembre 2011, dans les Hautes-Alpes (Dévoluy, commune de LA CLUSE), vraisemblablement abattue par balle.

« Il pourrait s’agir du sixième loups abattus en 2011 soit au cours d’un tir légal (tirs de prélèvement ordonnés par un Préfet ou tirs de défense autorisés à un éleveur) ou d’un tir illégal (acte de destruction volontaire ou ‘braconnage’). En conséquence le quota de six loups autorisé sur l’année 2011 à l’article 1 de l’arrêté ministériel du 10 mai 2011 ayant été atteint, TOUS LES TIRS DE DEFENSE AUTORISES A DES ELEVEURS (ou délégués à la louveterie) SONT SUSPENDUS JUSQU’A NOUVEL ORDRE ».  /sic pour l’orthographe/

La même note précise :

« Je vous rappelle que le bilan 2011 des destructions légales, et illégales ayant été constatées, de loup s’établit comme suit :



  • un loup mâle abattu en Drôme le 3 août (tirs de défense)


  • un loup mâle abattu dans les Hautes-Alpes le 13 août (tir de prélèvement)


  • un loup femelle abattu dans les Alpes de Hautes Provence le 20 septembre (tir de prélèvement)


  • Deux loups femelles abattues dans les Alpes maritimes (tirs illégaux dont un reste à confirmer après autopsie)


  • un loup femelle abattu dans les Hautes-Alpes (tir illégal confirmé après découverte du cadavre le 26/09).



Total : six animaux. »

Cette note d’un service officiel met fin à la polémique tentée par FERUS dans une lettre envoyée à la Ministre de l’écologie le 22 septembre sous le titre « Halte au feu »

Reste à savoir comment ces services officiels vont faire connaître cette décision aux éleveurs encore dans les alpages et comment ceux-ci vont réagir lorsqu’avec leur troupeau ils se trouveront face à une meute de loups. D’autant que plusieurs bergers que nous avons pu contacter contestent ce chiffre de six loups tués et mettent en avant l’exemple de plusieurs états d’Amérique.

A cet égard, le film documentaire diffusé par France 2 « Loup, les crocs de la colère, 6 ans après … » est assez significatif du niveau de colère et d’écœurement qui reste le même depuis au moins 6 ans. (à visionner )

Si les autres années, le nombre de loups autorisés à être tirés n’avait jamais été atteint par manque de moyens, de compétences ou suite à de possibles connivences avec les mouvements écologistes, les mesures prises cette année ont été plus efficaces pour atteindre le quota. Néanmoins, la prolifération de cette espèce dite « protégée » n’en fait plus un animal en voie de disparition.

Dans les coulisses de l’ONCFS, il se dit que le nombre de loups dans les Alpes serait 2 à 3 fois supérieur aux chiffres officiels annoncés de 160 à 200 environ. Nous notons que, curieusement, ces chiffres restent stables depuis plusieurs années alors que la seule louve du Mercantour équipée d’un collier (morte depuis) a mis au monde pas moins de 4 louveteaux. Si toutes les femelles font la même chose depuis 5 ans…. le nombre de loups doit bien atteindre les 400 sans beaucoup de difficultés.

En effet, selon le site Web du ministère le nombre d’attaques et de prédations ne cessent d’augmenter en passant de 2680 victimes en 2008 à 4189 en 2010 et probablement plus en 2011 selon les chiffres de l’ONCFS. Avec un tel constat, comment nous faire croire que le nombre de loups reste stable ?

Face à une telle hécatombe représentant 8 à 10 exploitations parties chaque année en nourriture à loups et pas toujours payée aux propriétaires, les éleveurs peuvent-ils rester les bras croisés à regarder les loups se nourrir de leur travail ?

Il ne faudra pas s’étonner si, cette année, des tirs illégaux sont réalisés tout simplement pour défendre leur outil de travail et si, dans un même temps, des éleveurs déposent des plaintes contre des préfets pour non respect de l’article L. 131-1 du Code Rural (1) qui impose à l’État de protéger les troupeaux. Un retour de bâton de la part de ceux qui se trouvent régulièrement condamnés en raison de l’agression de leurs chiens de protection, imposés par l’État, à l’égard de touristes et randonneurs.

Dans toute cette affaire, les organisations écologistes qui veulent des loups sont toujours absentes lorsqu’il faut en payer le prix mais toujours présentes lorsqu’il s’agit d’encaisser des subventions pour …. ne rien faire d’autre qu’entretenir un conflit permanent.

 



  1. « En conformité avec les dispositions des traités instituant la Communauté économique européenne, le Gouvernement, reconnaissant ces rôles fondamentaux de l’agriculture, du pastoralisme et de la forêt de montagne, s’attache à :…..
    « 8- Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l’ours dans les territoires exposés à ce risque. »
    Loi du 26 juillet 2010 – Source Légifrance

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