Une merveille génétique sans précédent : cette nouvelle couleur de chat défie les attentes et captive les scientifiques du monde entier par son unicité inégalée

Il y a quelques années, lors d’un salon félin à Helsinki, j’ai aperçu un chaton dont la robe semblait tout droit sortie d’une œuvre d’art abstraite. Les poils, noirs à la base, s’estompaient progressivement pour devenir blancs à l’extrémité, comme si chaque mèche dessinait son propre dégradé. Ce spécimen, baptisé « salmiak » en référence à la réglisse salée finlandaise, a immédiatement suscité la curiosité des éleveurs et des passionnés de génétique féline.

Bien que repéré pour la première fois en 2007¹, c’est en août 2024 que la généticienne Heidi Anderson et son équipe de l’Université d’Helsinki ont publié leur étude dans la revue Animal Genetics², faisant de cette robe un jalon dans l’histoire de l’étude des chats.

Comprendre la mutation génétique

Au départ, on pensait que le salmiak résultait d’une variation du gène « dilution ». Pourtant, l’analyse ADN a mis au jour une intrigue plus spectaculaire : la coloration salmiak provient d’une délétion de 95 kb en aval du gène KIT. Pour valider cette hypothèse, les chercheurs ont effectué un génotypage PCR sur 180 chats domestiques et trois spécimens salmiak, confirmant la mutation homozygote exclusivement chez ces derniers².

Le saviez-vous ?
Dans le cas d’un allèle récessif, la probabilité d’obtenir un homozygote récessif (comme le chaton salmiak) est de 25 % lorsque deux porteurs se croisent³.

Le rôle de la génétique féline dans l’élevage

Du point de vue des éleveurs, le salmiak ouvre des perspectives enthousiasmantes. Connaître précisément le gène en cause permet d’anticiper les croisements tout en évitant la consanguinité. Comme le rappelle The International Cat Association (TICA), la diversité génétique est essentielle pour prévenir les maladies héréditaires et garantir la vitalité des lignées.

L’avenir de la recherche en génétique féline

L’apparition du salmiak n’est pas qu’une anecdote : elle illustre la richesse de la recherche collaborative. Des laboratoires du monde entier se penchent désormais sur des variations génétiques jusque-là insoupçonnées. L’Union internationale des généticiens vétérinaires envisage même un colloque en fin d’année pour faire le point sur ces avancées, soulevant la question : quelles autres mutations étonnantes se cachent encore dans le pelage de nos animaux ?

Notes de bas de page

  1. Genetic mutation responsible for new coat pattern in cats in Finland identified – Phys.org, 23 mai 2024; https://phys.org/news/2024-05-genetic-mutation-responsible-coat-pattern.html
  2. “A new Finnish flavor of feline coat coloration, ‘salmiak,’ is associated with a 95‐kb deletion downstream of the KIT gene,”; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38721753/
  3. Reproduction consanguine – Aperçu et probabilités d’héritage récessif – Wikipédia; https://fr.wikipedia.org/wiki/Reproduction_consanguine

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