Vers de nouvelles introduction d’ours dans les Pyrénées ?

La préconisation du Museum d’histoire naturelle ravive la difficile cohabitation entre plantigrades et pastoralisme. L’ours n’est pourtant pas un gentil Nounours et en coulisse les écolos et la communauté européenne tirent les ficelles de la politique française sur le sujet.

L’ours brun a gagné une nouvelle bataille. Le Muséum d’histoire naturelle explique, dans une expertise, demandée en mai 2013 par le ministre de l’Écologie, Philippe Martin, qu’il est tout à fait possible et même souhaitable de faire cohabiter plantigrades et pastoralisme !

L’ourse Melba, premier plantigrade à avoir été abattu par un chasseur en 1997, avait ému l’opinion publique et créé un clivage important entre les pros ours, favorables au maintien d’une biodiversité maximale, et les anti-ours soucieux de la protection de leurs troupeaux.

Les conclusions de l’expertise préconisent de lâcher rapidement et à minima six ourses dans les Pyrénées, à prélever une nouvelle fois en Slovénie.

Malgré des lâchers de plantigrades en 1996 (deux femelles et un mâle), en 1997 (sept individus dont un mâle) et enfin 2006 (quatre femelles et un mâle), la population n’excède pas aujourd’hui 22 ours bruns, côté français. Préconisant de doubler cette population pour qu’elle soit viable, les pro-ours réclament un nouveau plan de réintroduction avec la bénédiction de l’Europe qui a mis l’État français en demeure, sous peine d’une sanction.

L’ours brun n’a écologiquement aucun impact négatif sur l’écosystème pyrénéen, faune comme flore. Il y a donc toute sa place‘, insiste l’expertise. Le directeur de l’association Ours-Adret, qui revendique 1 200 adhérents insiste : ‘Il y a urgence. La population d’ours bruns des Pyrénées est divisée en deux noyaux. Le noyau occidental compte deux mâles et est donc voué à l’extinction rapide.

Le Patou pour protéger les troupeaux

Directeur de la Pastorale pyrénéenne (1 500 éleveurs, bergers et même apiculteurs y adhèrent), Fabrice Charria reste neutre. ‘On ne nous demande pas notre avis sur une réintroduction. Nous n’avons pas le choix, dit-il. Alors on trouve des solutions pour limiter la prédation.‘ Cette association a déjà placé 870 imposants Patou. Ce sont les seuls chiens, qui peuvent peser jusqu’à 70 kg, capables d’effaroucher un ours.

Donc, c’est certain, les mois à venir vont être difficiles dans les Pyrénées et les tensions sans doute vives avant les éléctions !

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