Victoire ! Le nombre d’ours est stable dans les Pyrénées.

La presse, par l’intermédiaire d’une dépêche de l’AFP vient de découvrir un rapport de l’ONCFS, qui n’est pas nouveau, indiquant que le nombre d’ours dans les Pyrénées est stable. Belle affaire lorsque nous savons que ces ours n’ont strictement aucun avenir et que le chiffre annoncé n’est pas le même que celui des espagnoles.

Quelle est la vérité sur le nombre d’ours ?

Il est de plus en plus difficile de prendre l’Equipe Technique Ours (ETO) de l’ONCFS au sérieux vu sa propension à la manipulation, aux omissions et peut-être même aux mensonges même lorsqu’il s’agit de rapports et documents de travail transmis à la commission européenne.
Alors qu’en France la communication officielle et environnementaliste se fait sur la base de 22 ou 23 ours dans les Pyrénées plus 3 oursons découverts plus récemment, soit 25 ours à début 2013, le discours est bien différent en Espagne ou plus exactement en Catalogne. Selon un communiqué du gouvernement catalan repris par l’agence Europa Press le 13 août 2012 : ‘Les experts calculent qu’il y a actuellement une trentaine d’ours, tous descendants de huit plantigrades slovènes – six femelles et deux mâles – qui furent relâchés en 1996, 1997 et 2006’.

Qui a raison ? Qui à tort ? Il est curieux que la totalité de la prresse française se limite à digérer les propos d’une administration contestée depuis 30 ans dans ce domaine et ne cherche pas plus que les slogans d’associations militantes sans aucune compétence.

Les écologistes français ont intérêt à minimiser le nombre d’ours

Afin de mener à bien leurs objectifs d’introductions justifiant autant des aides, des subventions que des dons, il n’y a pas intérêt à grossir le chiffre en France. Il faut même présenter la situation comme étant catastrophique. Une constante dans le comportement écologiste français.

Chez les espagnols c’est un peu différent. Ils veulent parquer les ours dans le Parc de l’Alt Pireneu (dans l’Alt Aneu) et en faire un produit touristique rentable Lorsque nous voyons ce qu’ils font dans les Asturies le modèle économique n’est pas vraiment au point. Nous pouvons néanmoins constater que les intérêts français et espagnols ne sont pas, en apparence, convergents ou du moins il existe des différences.

Le gros avantage pour les espagnols est que ces ours ne leur ont rien coûté. La France a travaillé pour eux. Et les écologistes français se retrouvent avec seulement le reliquat. Pas très malin. Mais normal puisque la population pyrénéenne autochtone n’en veut pas.

Le nombre d’ours n’a aucun intérêt

En fait, le problème est que nous ne savons plus quoi faire de ces ours. Il n’y a plus de population d’ours des Pyrénées depuis longtemps permettant de maintenir un groupe cohérent. Dans ce domaine les associations qui avaient en charge d’assurer la conservation de l’ours ont toutes faillies à leur mission dans les années 80 tout en encaissant les aides et en montrant les autres du doigt pour se dédouaner.

Aujourd’hui, nous avons une population Dinaric-Pindos éloigné de sa souche d’origine en Europe centrale. Il est assez peu probable que la connexion se fasse même à moyen terme (Cf. note de travail de l’Union Européenne)

Par ailleurs, nous savons par des études espagnoles rendues publiques début avril qu’il faudrait de 500 à 2000 ours afin d’assurer une pérennité de la population à long terme. Nous sommes très loin des fantasmes français de 50 ours. Et comme les asturiens, nous n’avons probablement pas de place pour les accueillir. Nous reparlerons en détail de ce sujet.

Partant de ces observations, quel intérêt pour la biodiversité d’entretenir artificiellement, comme dans un zoo, cette population dont on sait qu’elle est sans avenir ? Si à ceci nous ajoutons la non acceptation sociale des habitants des territoires concernés, les articles 2 et 22 de la directive habitats ne sont pas remplis pour prétendre à des introductions même a petit dose.

Qu’il y ait 20, 30, 40 ou 50 ours, ceci n’a aucun intérêt. Il n’existe aucun avenir pour l’ours dans les Pyrénées, c’est une chose garantie. Ne serait-il pas plus sérieux de fermer cette page et de se tourner vers des projets autrement plus réalistes en matière de biodiversité et de développement durable déjà bien engagés par les éleveurs pyrénéens. Cessons de perdre notre temps et de jeter l’argent par les fenêtres pour satisfaire les fantasmes de quelques écolos et alimenter l’égo de quelques fonctionnaires en mal de devenir.

Louis Dollo

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