214 alpinistes par jour sur le Mont Blanc l’an prochain (et pas un de plus)

C’est une nouvelle qui va très très certainement faire grincer des dents. L’accès à la voie classique vers le Mont-Blanc, par le refuge du Goûter, sera prochainement soumise à des quotas.

La mairie de Saint-Gervais (Haute-Savoie) a annoncé, mardi 4 septembre, que l’ascension du mont Blanc par sa voie « normale » serait réglementée dès l’été 2019 pour les alpinistes non accompagnés d’un guide. Son maire, Jean-Marc Peillex, est depuis longtemps en faveur de la mise en place d’une réglementation sur le site. C’est sa réponse à la surfréquentation du site, qui engendre accidents et dégradations.

« C’est une décision difficile mais une vraie bonne décision car le Mont-Blanc n’est pas une course comme les autres. Elle se prépare », a affirmé à l’AFP Jean-Marc Peillex.

Une autorisation non payante pourrait être délivrée par l’office du tourisme de Saint-Gervais

Si les contours précis de la réglementation restent à définir, le principe en a été acté par le peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, la fédération française des clubs alpins et de montagne, la préfecture de la Haute-Savoie et les compagnies de guides, lors de réunions qui se tenaient le 30 août et le 2 septembre.

Ce que l’on sait pour l’heure, c’est qu’une autorisation, non payante, pourrait être délivrée par l’office du tourisme de Saint-Gervais si le ou les candidats à l’ascension sans guide peuvent justifier d’une réservation dans l’un des refuges situés sur l’itinéraire. Mais surtout, un quota de 214 alpinistes autorisés chaque jour à effectuer l’ascension pourrait être acté. Un quota qui prend en compte le nombre de couchage disponible dans les 3 refuges sur le parcours.

Le Mont-Blanc accueille chaque année 25.000 grimpeurs jusqu’alors. En pleine saison, 300 a 400 grimpeurs tentent l’aventure du sommet chaque jour. Et les deux tiers y vont sans guide.

Une brigade pour faire respecter la réglementation

Par ailleurs, le maire de Saint-Gervais a annoncé la possible création d’une « brigade blanche, ou verte » chargée de faire respecter la nouvelle règlementation au départ du train qui mène au chemin vers le sommet dit Le Monde.

Si à Saint-Gervais on se félicite, l’édile de la commune voisine, Chamonix, critique la décision. Eric Fournier, le maire de la ville, déplore déjà les « effets de bord » de la mise en place de cette réglementation sur les autres voies d’accès au sommet. « Il est déplorable qu’une analyse plus globale des solutions, qui pourraient être mises en œuvre sur l’ensemble des voies d’accès du Mont-Blanc, n’ait pas été travaillée » explique Eric Fournier dans un communiqué.

A Chamonix, ça critique

« Sera concernée, entre autres et coté chamoniard, la voie de la traversée du Mont Blanc. Aux risques objectifs (chutes de séracs) de ce parcours s’ajoute l’aléa nivologique qui, même en saison estivale, peut générer des situations délicates dans cette voie techniquement plus difficile. Une analyse détaillée des risques d’un report de fréquentation sur cet itinéraire, mais aussi d’autres, aurait dû être conduite par l’autorité préfectorale en y associant notamment les compagnies des guides et le PGHM. C’est ce que j’avais demandé à Pierre Lambert, Préfet de la Haute Savoie ».

En juillet, lors de la canicule, des quotas avaient été mis en place en réaction au dégel et à la chute de blocs de pierre.

Sur l’ensemble du massif, cette année a été marquée par de nombreux accidents.

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