5 pays seulement contrôlent la majeure partie des espaces vierges restants dans le monde

Et ces pays ne sont pas les plus soucieux des intérêts humains en matière de préservation de l’environnement !

Il y a peu de recoins de la planète que l’humanité n’ait occupé d’une manière ou d’une autre. Les zones vraiment sauvages sont devenues rares. Une nouvelle carte identifie désormais ces zones.

Elle révèle que seulement 20 pays contrôlent 94 % des régions vierges restantes de la planète, à l’exclusion de l’Antarctique et des océans. Et au sein de ces 20 pays, 5 nations – la Russie, le Canada, l’Australie, les États-Unis et le Brésil – en contrôlent 70 %. Bref, ces lieux vitaux pour l’écosystème global sont sous la surveillance d’une petite poignée de pays. Et certains ont des antécédents douteux en matière de conservation et de protection de la nature.

A noter que la France arrive en 6ème position du classement. Et que ça zone « sauvage » ne concerne plus que les espaces maritimes.

Il ne reste plus grand-chose de sauvage à cartographier

Cette nouvelle carte et les données qui l’accompagnent, publiées par Nature, sont l’aboutissement de plusieurs années de travail dirigées par l’Université du Queensland (Australie) et la Wildlife Conservation Society (WCS).

Les recherches publiées entre 2016 et 2018 ont constitué la base de ces travaux. À l’aide d’images satellitaires à haute résolution, les chercheurs ont cartographié les régions sauvages terrestres et marines restantes dans le monde en examinant comment et à quel point les systèmes humains, les terres agricoles, les routes, les zones de pêche et de navigation, avaient empiété sur l’environnement naturel. Ils ont défini la « nature vierge » comme étant des zones étendues et contiguës, exemptes de toute pression humaine.

La prolifération de l’activité industrielle autour de la planète signifie concrètement qu’il ne reste plus grand-chose de sauvage à cartographier. Aujourd’hui, les auteurs notent que plus de 77 % des terres et 87 % des océans ont été directement modifiés par l’Homme d’une manière ou d’une autre. Et chaque année, de vastes étendues de terre ou de mer autrefois vierges disparaissent.

Il faut que les acteurs économiques ne puissent pas y entrer

Et tout cela revêt une certaine importance. L’équipe note que les zones de nature sauvage restantes sont les seuls endroits où l’on trouve des espèces à des niveaux d’abondance presque « naturels ». Toute la vie sur Terre est inextricablement liée et les enclaves sauvages représentent des bibliothèques génétiques et écologiques qui méritent d’être préservées. Ces zones sont aussi souvent d’importants puits de carbone, ce qui en fait des zones tampons importantes contre les changements climatiques.

Les auteurs de la carte notent qu’il est donc extrêmement important que ces zones demeurent isolées des ravages de l’industrie. Il faut que les acteurs économiques ne puissent pas y entrer.

En même temps, bon nombre de ces régions sauvages abritent des communautés autochtones qui vivent en harmonie avec leur environnement. Malheureusement, ils font face à d’intenses pressions pour qu’ils abandonnent leur mode de vie à mesure que le monde moderne s’installe.

Bien que certaines lois environnementales s’appliquent à ces zones, bon nombre d’entre elles demeurent mal protégées contre un développement endémique. Préserver quelque chose n’est pas viable si vous ne l’avez pas quantifié correctement, d’où l’existence de cette carte détaillée et globale – la première du genre.

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