Les vautours fauves deviennent de vrais prédateurs…

La République des Pyrénées rapporte dans son édition électronique du 5 octobre : « Une brebis tuée à Urdos le 22 août, et deux un mois plus tard à Borce : tel est le bilan des dégâts causés cet été en estive par l’ours selon le bilan de l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB). Les dommages sur troupeaux causés par les vautours sont plus considérables, et les victimes plus nombreuses : 19 dossiers instruits entre le 28 mars et le 25 septembre, 18 bovins et 4 ovins morts, un bovin blessé ». Bilan auquel il faut rajouter 5 agneaux à Assom et beaucoup d’autres jamais déclarés puisque cette prédation n’est pas indemnisable. A quoi bon perdre son temps.

Le phénomène inquiète les pouvoirs publics qui ne font rien.

Depuis plusieurs années il existe une commission interdépartementale présidée par le Préfet des Pyrénées-Atlantiques. Les réunions se suivent année après année pour écouter approximativement le même son de cloche. Mais au final il est surtout urgent de ne rien faire en dehors de quelques mesurettes à vocation strictement touristico-commerciales avec, évidemment dans ce domaine, la complicité du Parc National des Pyrénées. Concrètement pour les éleveurs, il ne se passe rien. L’animal est protégé comme un Dieu indien et les vaches à Bombay. Pendant ce temps certaines associations comme la LPO se gavent de subventions publiques pour des missions dont on se demande à quoi elles servent pour la population des vallées et…. des vautours. Nous ne savons d’ailleurs strictement rien de ce qu’il s’y fait.

Mais tout va bien dans les Pyrénées, notamment dans le Béarn, puisqu’une réunion sur les vautours est prévue prochainement à la Préfecture…. Question d’habitude.

Le problème n’est pas que dans les Pyrénées

La volonté de « tout sauvage « développée par certaines associations militantes de la deep écology a conduit à des excès subventionnés délégués à des personnes sans grand scrupule. C’est ainsi que se sont créé de véritables élevages en volière de Vautours fauves et de gypaètes barbu afin des relâcher dans la nature comme le font certaines société de chasse avec des faisans quelques semaines avant la chasse. Pourquoi pas ? Sauf que ces volatiles sont habitués à bien se nourrir sans trop chercher grâce à la grande mansuétude de l’humain. Les lâchers deviennent des kermesses qui permettent de louer l’intérêt du public pour cette espèce autant que pour dispenser une propagande où l’approximation et l’inexactitude font bon ménage. Une occasion pour louer la qualité du produit vautour : beauté de l’animal inoffensif, produits touristique naturel…. en oubliant qu’il provient d’un élevage. Dans ce domaine, le Vercors détient une palme sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.

Et l’avenir ?

Il est bien sombre. Comme pour tout animal réintroduit où il est fait à peu près n’importe quoi mais surtout rien de naturel. On part d’un postulat de « nature sauvage » ou de « naturelle » avec un « retour à la nature »….. Notion dont la réalité n’existe plus en France depuis plus d’un millénaire. Partout l’homme y a laissé son empreinte positive ou négative, c’est selon la vision de chacun du milieu de vie.

Le vautour est certes protégé au même titre que l’ours ou le loup. Mais comme pour les grands carnivores il n’est pas en voie de disparition au niveau mondial. Par ailleurs, on protège l’espèce sans s’occuper de la qualité du milieu. Sujet qui n’est d’ailleurs jamais abordé si non, il nous serait sans doute fait un peu moins de propagande pour que repousse la forêt pour retrouver ‘une nature 2000 ans en arrière » et les Préfets ne prendraient pas d’arrêtés pour imposer l’enlèvement des cadavres dans la nature au nom d’obligations sanitaires. On laisserait faire le vautour et… la nature.

Le vautour, comme l’est l’ours et le sera très rapidement le loup, est victimes d’incohérences écologiques d’apprentis sorciers le plus souvent associatifs dont l’objectif est plus généralement tourné vers un petit business subventionné que vers une véritable politique de protection de la nature. Mais il n’est pas politiquement correctement de le dire au risque de se faire taxer d’antinature.

Louis Dollo

Dossier vautours fauves

Les vautours s’attaquent au corps d’une accidentée en montagne dans les Pyrénées-Atlantiques (14 et 30 avril 2013)

Les vautours attaquent toujours le bétail – 29 mai 2013

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