Loup dans les Alpes du Sud : les éleveurs de montagne chez la Ministre de l’écologie

Cet été, certaines montagnes seront transformées en véritable forteresse équipées de commandos armés pour tenter de protéger les troupeaux. Face aux dangers et la quasi impossibilité d’autodéfense souvent mis à mal par les procédures administratives des organisations écologistes, certains éleveurs et bergers troquent les gentils Patou, parfois auteurs de morsures de mollets, par des chiens créancés pour l’attaque fatale de loups.

Le risque et les conséquences du loup pour tous

Des éleveurs et bergers que nous avons contactés estiment qu’ils n’ont pas à être les seuls à subir les conséquences de la présence du loup dans les montagnes, les vallées et villages. Pour eux, « les autres usagers de la montagne, notamment les randonneurs, doivent prendre leur part de responsabilité et de risques ».

Le plus souvent, la présence de chiens de protection est annoncée par des panneaux dont « pratiquement aucun randonneurs ne tient compte ». Cet été (déjà mis en application dans certains lieux) les usagers de la montagne devront se méfier des tirs de défense comme l’indique ces panneaux.

Protéger les troupeaux contre la prédation – De l’alpage à l’exploitation – CERPAM

Les éleveurs chez la Ministre de l’Ecologie

Une délégation d’éleveurs de la région PACA conduite par Christian Estrosi, député-maire de Nice, a été reçue par Ségolène Royal mercredi après-midi au Ministère de l’Ecologie. Ils ont pu lui exposer leur situation : des attaques de loups qui ont doublé en 5 ans malgré les mesures de protection et des moyens inefficaces autant que les tirs de prélèvement et de protection. La région PACA concentre 70% des attaques au niveau national avec pratiquement 9000 victimes en 2014 pour un coût 14,75 millions d’euros. Sachant que, selon l’ONCFS, la population de loups augmente de 20 % par an, il est difficile pour les éleveurs d’imaginer une amélioration de situation dans les conditions actuelles.

En 2015, depuis le 1er janvier, la situation ne fait qu’empirer.

Si le Groupe National Loup est un lieu de dialogue, où les usagers de loisir de la montagne ne sont pas représentés, il apparaît que cette structure informelle qui se substitue arbitrairement au Comité de Massif institué par la loi montagne, ne sert à rien d’autre qu’à valider les petits cadeaux ponctuels de fonctionnaires protecteurs du loup à tout craindre.

Les éleveurs font des propositions

La délégation a demandé à la ministre de l’écologie

1/ « l’autorisation de faire des tirs de défense dans tous les parcs nationaux y compris le parc du Mercantour comme cela a été autorisé dans le Parc des Cévennes dans lequel les attaques du loup sont moins nombreuses qu’ailleurs ».

2/ « de revoir la convention de Berne afin d’introduire, comme en Espagne, des réserves et de descendre d’un cran dans la protection du loup »

3/ « d’autoriser l’utilisation de chiens créancés pour organiser efficacement la régulation »

4/ «d’autoriser les tirs à l’approche ou à l’affut au-delà des battues.

Le communiqué Christian Estrosi précise : « Je remercie la Ministre d’avoir accordé l’entretien que je réclamais pour les éleveurs, les agriculteurs et les chasseurs. Ce sujet me tient à cœur depuis longtemps puisqu’avec Daniel Spagnou, je présidais une commission d’enquête sur cette question en 2003 qui démontrait qu’il fallait réformer la convention de Berne. Mais la colère des éleveurs est désormais immense. Ils ont légitiment refusé à l’unanimité la proposition faite par M.Castaner qui siège au groupe national du loup et qui ne leur proposait comme réponse qu’une seule mesure : renforcer le taux d’indemnisation des éleveurs sur les mesures de protection Cela ne suffit pas. Je demande à la Ministre d’apporter dans les plus brefs délais des réponses rapides sur les 4 propositions concrètes que nous avons formulées ».

Christian Estrosi se lâche sur le loup : ‘Un scandale d’Etat’

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