Mateusz Waligóra a traversé le désert mongol de Gobi seul. En août 2018, il est parti de Bulgan dans la province de Khovd, située dans l’ouest de la Mongolie près de la frontière avec la Chine.
Son voyage n’a couvert que la partie mongole du plus grand désert d’Asie. La partie chinoise est plus grande, mais il est presque impossible d’obtenir l’autorisation pour y aller. De plus, elle est plus urbanisée.
Lorsqu’il est arrivé en Mongolie à la mi-août pour débuter son périple, il n’était pas encore certain de faire le voyage. Car dans le Gobi, cette année, la sècheresse la plus importante depuis que les mesures existent ont été enregistrées. Mais juste après la sècheresse, des pluies torrentielles et des inondations ont frappé la Mongolie.
Survivre à l’Altaï et aux tempêtes de sable
Pour atteindre le désert de Gobi (à noter que la région de Gobi est aussi constituée de steppes et zones semi-désertiques), Mateusz Waligóra a dû marcher à travers les montagnes de Gobi Altai. Il lui a fallu dès cet instant tirer une charrette à bras spécialement préparée pour le voyage, et passer des cols supérieurs à 2.000 m.
Après les difficultés de l’Altaï de Gobi, Mateusz Waligóra est entré dans le désert. Là, les tempêtes de sable sont devenues une menace, mais il a pu y survivre, souvent en s’abritant dans sa tente. Dans la deuxième partie de l’expédition, il a eu un problème avec les chambres à air des roues de son chariot.
Vers la fin de l’expédition, il a dû les réparer et les coller toutes les heures pour continuer. Plusieurs rayons de ses roues se sont également brisées pendant le voyage.
90 litres d’eau pour survivre
Dans son chariot, il transportait toute la nourriture, l’équipement et l’eau nécessaires à sa survie. Son équipement se composait d’une tente, d’une veste en duvet et de sous-vêtements chauds, car la nuit, la température descendait en dessous de -10 degrés celsius.
Il a eu besoin de transporter de l’eau parce que pendant le voyage, il y avait plusieurs jours sans puits sur la route. Quand la température durant la journée dépassait 35 degrés Celsius, Mateusz Waligóra buvait plus de 10 litres par jour. Conséquence : parfois, le chariot contenait 90 litres d’eau, soit une charge totale de plus de 200 kg à tirer.
Mateusz Waligóra considérait qu’il pourrait survivre en toute autonomie. Un facteur essentiel pour lui, car cela le distinguait des autres aventuriers qui avaient réussi à traverser la même partie du désert avec l’aide de chameaux, de points de ravitaillement, ou d’assistance sous une forme ou sous une autre. Notamment pour l’orientation.
Il est donc parti totalement seul, suivant des itinéraires balisés sur cartes, et sur lesquelles il avait marqué tous les puits potentiels. Cependant, il s’est souvent perdu dans les milliers de traces laissés par les habitants du désert. D’où une longue errance à la recherche de la bonne route.