Dès la fin de la semaine dernière on le sentait fin prêt, arpentant les crêtes qui dominent la vallée de Chamonix. Impatient d’en découdre même ! Kilian Jornet avait choisi l’épreuve reine des 42 kilomètres du Marathon du Mont-Blanc pour revenir à la compétition. Pari réussi. Il s’impose une nouvelle fois (la cinquième ! – 2012, 2013, 2014, 2017 et donc 2018) en 3h54, devançant le suisse Marc Lauenstein et le norvégien Stian Angermund-Vik. A noter que le suisse Rémi Bonnet a finalement déclaré forfait sur blessure.
Surtout, l’espagnol était de retour à la compétition après une blessure importante survenue mi-mars au cours de la course de ski alpinisme de la Pierra Menta, qu’il dominait alors.
Le fil de la course chez les hommes
Un petit groupe d’une dizaine de coureurs a pris les choses en main dans les premiers kilomètres de course. De petits écarts se sont ensuite creusés dans les deux premières difficultés, le Col des Posettes (km 22, 1998m) et l’Aiguillette des Posettes (km 24, 2200m).
C’est dans la montée vers la Flégère (km 37) que Kilian Jornet a produit son attaque pour griller la politesse à ses poursuivants, pourtant fort résistants. Il remporte la course à une vitesse légèrement inférieure à 11km/h de moyenne, sur un parcours de 2700m de dénivelé positif !
Il devance Marc Lauenstein (3h58) et Stian Angermund-Vik (4h00) de respectivement 4 et 6 minutes. Le français Thibault Baronian termine quatrième.
Kilian Jornet pas encore à 100 %
A l’issue de la course Kilian Jornet assurait n’avoir ressenti absolument aucune douleur dans sa jambe meurtrie en mars dernier. Cette victoire s’annonce de bonne augure pour la suite de la saison de Kilian Jornet.
La prochain étape de ces Golden Trail Series est le Sierre Zinal, en Suisse, le 12 août prochain. Et le catalan risque bien évidement fort de s’y rendre. Avant l’UTMB à la fin du mois d’août, ou il part favori. Surtout que François D’Haene, qui l’a devancé sur la ligne d’arrivée l’an passé, ne sera pas là.
Reste que l’homme ne se sent pas encore à 100 % et considérait cette course comme un test. « Le corps allait bien, car au niveau physique, j’avais fait de bons entraînements. Pour ce test, je savais qu’il ne fallait pas aller trop vite dans les descentes, pour l’instant. Je dois encore bien récupérer et me muscler, car je ne suis pas à 100%. Sur les parties plates de la course, je ne savais pas comment j’allais réagir. Mais en montagne, sur les parties techniques et au niveau cardio, cela allait très bien » a t-il expliqué à Ouest France.
Le Golden Trail Series oppose les 10 meilleurs athlètes mondiaux sur 5 des courses de trail de courte distance les plus emblématiques :
ZEGAMA – Espagne (27 mai 2018)
MARATHON DU MONT-BLANC – FRANCE (1er juillet 2018)
SIERRE-ZINAL – SUISSE (12 août 2018)
PIKES PEAK – ÉTATS-UNIS (19 août 2018)
RING OF STEALL – ÉCOSSE (15 septembre 2018)
GRANDE FINALE : OTTER TRAIL – AFRIQUE DU SUD (20 octobre 2018)
Chez les femmes, Ruth Croft (4h37) arrive devant Ida Nilsson (4h39) et Eli Gordon (4h41). La Française Anne-Lise Rousset prend la 4e place en 4h53.
Chaleur intense tout au long de la course
A noter que cette année la chaleur a été intense sur l’épreuve, plus de 35 degrés, ce qui a joué sur les conditions de course. « Il faisait très chaud, ça a rendu la course très dure. C’est un peu à qui gèrera le mieux cet aléa, contrôlera le mieux son effort afin d’éviter les problèmes musculaires et les coups de chaud jusqu’à la dernière partie de la course, qui est la plus dure du parcours », expliquait Kilian Jornet sur la ligne d’arrivée rapporte l’Equipe.
« Au sommet des Posettes, j’avais tellement chaud que j’avais des frissons de froid, je me suis vidé une bouteille d’eau complète sur la tête et, tout à coup, j’ai senti que mon énergie revenait » évoque également Stian Angermund-Vik.
Si cette inhabituelle chaleur à pesé sur l’élite des coureurs, elle a décimé les plus modestes à le recherche d’une place de finisher; Sur les 2370 partants, plus de 10 % ont rendu les armes avant la ligne d’arrivée.
Préparation pour l’UTMB
Vendredi, pour l’autre épreuve reine du week end, le 90 kilomètres, le Français Sylvain Court et la Suédoise Mimmi Kotka s’étaient imposés.
Véritable préparation à l’UTMB, cette course de 6000 mètres de dénivelé était cochée dans le calendrier de préparation de l’épreuve reine pour de nombreux athlètes. Fin août, Sylvain Court et Mimmi Kotka seront d’ailleurs au départ de l’UTMB, pour la première fois pour tous les deux.
Marathon du Mont Blanc 2016 : Premières inscriptions : le 21 septembre 2015