Alpinisme, escalade et manga : 3 séries à connaître

Le Japon est un pays d’alpinisme, et il est tout à fait naturel que les spécialistes du manga, la bande dessinée japonaise, se soient intéressés à cette pratique source d’aventure, de drame et d’émotions. Par chance (et flair éditorial), certains de ces récits ont été traduits en français. Voici ce que l’on peut en lire et en penser.

Le Sommet des dieux, la grande saga

A commencer par Le Sommet des dieux, de Jirō Taniguchi. Un chef d’œuvre du genre. Une œuvre en 5 volumes qui raconte au delà de la trame narrative les dernières années de la conquête de l’Himalaya et des Alpes. Un période, jusqu’au début des années 90, où il était possible d’ouvrir de très nombreuses voies sur les sommets les plus prestigieux du monde.

Bref résumé de l’histoire : un photographe alpiniste, Fukamachi, pense avoir retrouvé l’appareil photo de George Mallory mais se le fait voler. Il va rencontrer Habu Jôji, grand alpiniste, et par la même occasion enquêter sur l’histoire entre lui et son rival Hase Tsuneo. Ce dernier personnage est fortement inspiré de la vie de l’alpiniste japonais Tsuneo Hasegawa.

Le Sommet des dieux a reçu en 2001 le prix de la meilleure œuvre dans la catégorie manga lors de la 5e édition du Japan Media Arts Festival et le Prix du dessin lors du Festival d’Angoulême 2005.

Un film d’animation réalisé par un studio français est en préparation. A noter aussi qu’un film japonais de 2016 est basé sur cette histoire.

Ascension, l’apprentissage de la peur

Poursuivons avec la série Ascension, en 17 tomes, des dessinateurs japonais Shin’ichi Sakamoto et Yoshiro Nabeda aborde elle aussi le domaine de la montagne.

Ascension Manga

Le lecteur suit les aventures de Buntarô Mori, lycéen ombrageux et solitaire. Au détour d’un défi lancé par un camarade de classe fan d’escalade, il entreprend la périlleuse ascension d’un bâtiment scolaire. En atteignant le toit, il se sent réellement vivant pour la première fois de sa vie. Son addiction commence.

Le manga est sorti en partenariat avec la fédération française de la montagne et de l’escalade. Pierre-Henri Paillasson, le directeur technique national de la FFME, juge la série crédible dans sa description des situations vécues par les protagonistes : « le manga est tout à fait réaliste et c’est la raison pour laquelle la FFME s’est associée à sa sortie. Dans le cas contraire, la FFME n’aurait pas apporté sa caution. A titre personnel, j’ai été étonné par la précision des dialogues, sur des points très techniques de l’activité d’escalade et de ses compétitions ».

L’œuvre de Shin’ichi Sakamoto pose la question du besoin de certains de se confronter au danger pour se sentir vivant. Et en montagne, de nombreuses personnes éprouvent ce genre de sentiment ! Le récit montre comment la peur est un compagnon de tous les instants pour le grimpeur.

Vertical, la montagne au Japon, sous tous les angles

Autre fiction a connaître, Vertical, de Shinichi Ishizuka. Le récit met en avant le personnage de Sanpo Shimazaki, un amoureux fou de la montagne.

Pour se consacré à sa passion, il décide de résider dans les Alpes japonaises. Secouriste volontaire, il réalise des missions périlleuses (assistance à des skieurs en danger, secours d’alpinistes,…).

Shinichi Ishizuka est lui même un alpiniste, et cela se sent dans ce qu’il dessine. Ce récit à reçu en 2008 le grand prix Manga Taisho Award, puis est auréolé l’année suivante du Shogakukan Manga Award.

A noter qu’un film est sorti en 2011 sur la base de cette histoire.

Vertical Manga

Notez enfin que ces trois mangas sont des Seinen. Des Seinen ? Ce type de manga est destiné au Japon aux jeunes adultes (15 à 30 ans) de sexe masculin.

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