Massif du Mont-Blanc : une cordée dévisse, trois morts

Trois alpinistes d’une même cordée sont décédé ce matin vers 10h30 dans le sud du massif du Mont-Blanc, en Haute-Savoie selon l’AFP. Ils évoluaient au niveau des Dômes de Miage, selon les informations de France Bleu Pays de Savoie. Ils étaient à plus de 3.600 mètres d’altitude.

Le groupe d’alpiniste était composé de quatre personnes. Il n’y avait pas de guide avec eux. Un membre du groupe n’était pas dans la cordée et attendait au refuge des Conscrits. Il s’agirait de la compagne de l’une des trois victimes, selon la préfecture de Haute-Savoie.

A priori, il s’agirait d’un dévissage. Selon les premiers éléments, l’un des alpinistes aurait glissé dans la descente des dômes de Miage. Il aurait ensuite chuté dans une crevasse, entraînant les deux autres victimes.

Dévissage

« Ils étaient partis vers 4 heures du matin depuis le refuge des Conscrits. C’est sur le chemin retour, sur la descente que s’est passé l’accident. Un alpiniste a dévissé après le col des dômes de Miage, en direction du col de la Bérangère sur le glacier d’Armancette » a dit le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, commandant du PGHM de Chamonix à France Bleu.

« On peut supposer une faute technique, puis une incapacité de la cordée à enrayer la chute. Un alpiniste qui entraîne la chute des autres, c’est vraisemblablement ce qu’il s’est produit. Ils semblaient évoluer de manière fluide, marchaient les uns derrière les autres sans autre élément de sécurité que la corde qui reliait les alpinistes entre eux. Il n’y avait pas de retenue sinon on aurait pas eu ce bilan là. »

La gendarmerie de Chamonix (PGHM) devait encore effectuer les opérations de récupération des corps. Les faits se sont déroulée au niveau du village des Contamines-Montjoie.

Zone réputée pour débuter l’alpinisme

« Cette course dure deux jours, via le refuge des Conscrits, avec 2.500 mètres de dénivelé et monte jusqu’à 3.600 mètres d’altitude. Elle peut être piégeuse. Il y a un passage délicat avec de la glace et il faut prendre toutes les mesures de précaution. Aujourd’hui, certains abordent la montagne de façon un peu dilettante » explique à l’AFP Pascal Favier, directeur de l’office du tourisme des Contamines Montjoie.

Depuis le début de la saison estivale (juin), les activités de montagne ont été la cause de 18 décès en Haute-Savoie – huit rien que sur le massif du Mont-Blanc – selon la préfecture. L’été dernier, 14 personnes sont mortes (contre 9 en 2016) et deux ont été portées disparues sur les voies d’accès au Mont-Blanc, toit de l’Europe occidentale culminant à 4.810 mètres.

Les dômes de Miage comptent six sommets sur une arête longue de trois kilomètres. La traversée des dômes est une course classique, sans difficulté particulière, et une zone réputée pour débuter l’alpinisme. C’est une arête très esthétique qui commence à l’Aiguille de la Bérangère et se termine au col de Miage.

Si pour l’heure les conditions précises de l’accident ne sont pas encore tout à fait déterminées, il est clair qu’après une saison d’enneigement exceptionnel en hiver et au printemps, il subsiste en altitude de nombreuses plaques de neige persistant en été, les névés.

Il reste de fait cette année de la neige sur les sentiers de randonnée et les arêtes (lire : Série noire dans les Alpes : 4 morts en montagne hier). Même au cœur de l’été, il convient donc de rester prudent.

Voici quelques conseils pour limiter les risques en montagne :

1. Adapter l’itinéraire à sa condition physique du moment

Pas question de partir pour de longues heures sans s’être entraîné au préalable. Il convient donc d’y aller progressivement.

2. S’équiper correctement

Des chaussures de randonnées adaptées à votre pratique, des vêtements appropriés à la météo du moment, ou encore embarquer un trousse de premier secours (lire 5 types de chaussures pour partir en randonnée).

3. Se renseigner auprès des professionnels

Même si la randonnée pédestre est une formidable opportunité de s’évader en toute liberté, le conseil donné par des guides est toujours bon a prendre, surtout s’ils connaissent particulièrement un secteur qui vous intéresse. Des renseignements peuvent également être récoltés auprès des gardiens de refuges, des offices du tourisme, des bureaux des guides et des organismes de secours. On peut aussi appeler le PGHM.

4. Consulter les bulletins météo

La météo est très très changeante en montagne. Et un ciel dégagé la matin ne permet en rien de savoir ce qu’il va de passer dans le courant de la journée. Prenez donc vos précautions en regardant les données météorologiques les plus précises en fonction du mieu où vous comptez vous rendre.

5. Emporter un téléphone portable chargé avec soi

Les téléphones portables et les outils GPS permettent désormais d’affuter la précision des informations en cas d’opération de secours. Partir en montagne avec un téléphone portable est donc un ultime conseil à destination des randonneurs. Un téléphone portable chargé à bloc, bien évidemment, est préférable.

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