L’alpiniste Alexandre Gukov arraché in extremis au Latok 1

L’alpiniste Alex Gukov a été miraculeusement récupéré hier mardi par un hélicoptère pakistanais. Il était bloqué depuis 6 jours sur une paroi à 6.200 mètres d’altitude sur le pilier nord du Latok I. Un sommet du massif du Karakoram au Pakistan, dont l’altitude est de 7.145 mètres.

Le russe Alexandre Gukov arraché in extremis au Latok I. Sa position au moment du sauvetage.

L’homme était bloqué sur cette voie d’ascension suite au décès de son compagnon de cordée Sergey Glazunov. Le temps exécrable jusqu’alors avait empêché toute tentative de récupérer l’alpiniste.

Le correspondant présent sur place du site Mountain.ru évoque les conditions du sauvetage : deux héicoptères Ecureuils B3 sont parvenus au camp de base du Latok à 05h30 hier matin. La température est alors de -8°. Malgré des vents forts, la décision est prise de débuter l’opération de sauvetage.

Sauvetage à très très haut risque

Commence alors un vol de reconnaissance pour tenter de repérer la position d’Alex Gukov sur la voie. Sa tente est repérée après 45 minutes de vol. Elle est située sur une crête vertigineuse.

Les équipes présentes dans les deux hélicoptères se lancent alors dans l’opération de sauvetage à proprement parler. Ils parviennent à sangler Alex Gukov au treuil de l’un des hélicoptères en 15 minutes.

Le russe Alexandre Gukov arraché in extremis au Latok I. L’opération de secours avec deux hélicoptères.

Le drame manque alors de se produire : l’alpiniste est resté sanglé à la paroi. Mais sous la force de traction de l’hélicoptère, l’amarrage finit par céder. Sans conséquence semble t-il pour l’alpiniste. Par ailleurs la durée de l’opération de sauvetage a une telle altitude a sérieusement entamé la réserve de carburant des hélicoptères. Mountain.ru note que les pilotes d’hélicoptère pakistanais ont « fait l’impossible ».

Un bilan médical positif

Alex Gukov est ensuite ramené au camp de base. Puis il est rapidement évacué vers l’hôpital militaire de Skardu. Bilan médical rapide : l’alpiniste ramène des engelures sur les jambes, mais cela n’entraîne pas de risque d’amputation. Un constat étonnant après qu’il ait passé 6 jours exposé à plus de 6.000 mètres d’altitude. Il semble que l’homme ait réussi à se protéger des terribles conditions météorologiques en creusant un trou dans la neige et en s’y enfouissant.

« Il ne pouvait même pas bouger, et à peine balbutier quelque chose. Grâce aux piqûres, il a commencé à se réchauffer et à reprendre conscience » évoque cependant Victor Koval, un membre de l’expédition. Il affirme également que l’alpiniste était à bout de force et n’aurait certainement pas survécu à une journée de plus bloqué sur la paroi.

Sergey Glazunov et Alex Gukov tentaient d’ouvrir une voie sur le sur le pilier nord du Latok I. Les secours pakistanais ont été prévenus le 24 juillet. Ils avaient commencé leur tentative le 12 juillet dernier. C’est au cours de leur descente suite à un tempête que l’accident mortel de Sergey Glazunov est survenu.

Ce sauvetage hors-norme rappelle bien évidement celui d’Elisabeth Revol, réalisé en janvier dernier sur le Nanga Parbat.

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