Secours spéléo en Thaïlande : l’incroyable vidéo des sauveteurs permet de mieux comprendre

Les commandos de marine thaïlandais (Navy seals) qui ont participé au sauvetage des douze collégiens et de leur entraîneur ont publié sur leur page Facebook une vidéo dévoilant une partie de l’évacuation et intitulée « Operation the world never forget » (« L’opération que le monde n’oubliera jamais »).

On y distingue plusieurs enfants sortis de la grotte sur des brancards souples. Ils sont portés par plusieurs secouristes équipés de lampes frontales et de matériel de sécurité. Des plongeurs, équipés de bouteilles d’oxygène, apparaissent aussi en train de plonger dans une eau boueuse pour accéder à une autre partie de la grotte et retrouver les enfants coincés. Ces images montrent toute la difficulté de l’opération, notamment la traversée des passages étroits et inondés.


« On sait qu’on est dans ce passage quand on a la tête qui cogne contre le mur » a expliqué à ABC le plongeur britannique Jason Mallinson. « J’étais sûr de pouvoir sortir le gamin. Je n’étais pas sûr à 100 % de le sortir en vie ».

« Si son masque se délogeait et se remplissait d’eau, c’était fini pour lui »

« Parce que si on le cognait trop fort contre un rocher et que son masque se délogeait et se remplissait d’eau, c’était fini pour lui […] On n’avait pas de masques de secours pour eux. C’était ce masque ou rien. »

Des sortes de boudins gonflables ont également été installés sous la civière pour la faire glisser plus aisément par endroits. Les images montrent aussi qu’un nombre très important de sauveteurs s’activaient sur le site. Des photos montrent aussi l’utilisation de poulies et de harnais pour déplacer la civière dans les airs. A d’autres moments, c’est à la force du poignet que les hommes transportent les rescapés.

Certains passages obligent les secouristes à s’agenouiller. Tout le long du parcours, on voit aussi le « fil d’Ariane » que l’organisation a mis en place pour que les participants ne se perdent pas.

« Le calme », vertu cardinale

Preuve d’une équipe très organisée et soudée, on perçoit des gestes rapides, coordonnés et précis. Preuve d’une organisation assez pointue. De retour en Angleterre, un des sauveteurs précisaient dans une interview à la télé britannique que « le calme » avait été la vertu cardinale pendant toute l’opération.

Le dernier plongeur a quitter les lieux, après l’évacuation, a par ailleurs dit que la priorité de l’équipe internationale était de s’assurer que les enfants ne se mettent pas à paniquer pendant l’opération. C’est la raison pour laquelle certains enfants ont été placés sous sédatifs comme le montre cette incroyable vidéo. « Les médecins vérifiaient constamment leur état et leur pouls » assure le plongeur.

Autre détail intéressant : jamais il n’a été envisagé d’apprendre aux enfants qui ne savaient pas nager à le faire. Les enfants « n’avaient ni mangé ni dormi depuis des jours » dit-il. Dans ces conditions, impossible de trouver l’énergie de s’entraîner.

Assurance contre l’échec de la mission

« Nous avions juste besoin qu’ils sachent comment respirer et ne pas paniquer dans l’eau. Nous avions juste besoin de leur donner l’assurance que tout irait bien » dit-il. Pour ce faire, les plongeurs se relayant à leurs côtés en attendant l’évacuation les ont simplement familiarisés avec les différents équipements de plongée relate L’Express.

Les plongeurs ont expliqué s’être exercés avec des enfants à l’air libre dans une piscine proche, avant de les habituer à porter des combinaisons, des vestes de sauvetage et des masques intégraux.

Enfin, preuve supplémentaire de la dangerosité de l’opération, la chaîne australienne ABC révèle que les deux plongeurs australiens mobilisés (Richard Harris et Craig Challen) ont obtenu une immunité diplomatique en cas d’échec de leur mission. Craig Challen a expliqué que leur mission était « absolument une affaire de vie ou de mort ». Les plongeurs ne savaient pas s’ils seraient en mesure de sauver l’ensemble des 12 garçons âgés de six à 11 ans et leur entraîneur de 25 ans. « Ce n’était pas dangereux pour nous mais je ne peux pas souligner assez combien c’était dangereux pour les gamins », a-t-il dit au Sunday Times de Perth.

Fin de mission dans l’urgence

Côté infrastructure, un autre plongeur, Chris Jewell, a expliqué que les autorités avaient détourné le cours de rivières sur la montagne pour réduire le niveau d’eau dans la grotte. Cette action « nous a donnés plus de temps pour réussir » dit-il.

Surtout que secouristes ont dû sortir en urgence de la grotte inondée immédiatement après la fin des opérations d’évacuations.

« L’Australien qui supervisait le passage s’est mis à crier que la pompe à eau avait cessé de fonctionner », explique Chaiyananta Peeranarong, 60 ans. « Si l’on ne pompait pas l’eau à cet endroit, on ne pouvait sortir qu’avec une bouteille d’oxygène » raconte le dernier plongeur sorti de la grotte.

Il a juste eu le temps de passer avant que ce passage soit à nouveau submergé. « L’eau était déjà au niveau de la tête, presque au point où on avait besoin d’une bouteille d’oxygène », confie-t-il.

Après avoir été tous sortis de la grotte en trois jours, les douze enfants et leur entraîneur doivent désormais rester hospitalisés plusieurs semaines.

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