Il avait emmené des lycéens en 2016 sur une piste de ski fermée de la station des Deux Alpes. Deux d’entre eux étaient morts dans une avalanche. Ce professeur comparaîtra le 23 octobre prochain devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour homicides involontaires.
Ce professeur d’éducation physique âgé de 49 ans se voit reprocher d’avoir « par imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et de sécurité (…) involontairement causé la mort » de deux élèves – une fille et un garçon – âgés de 16 ans.
L’avocat de la mère de l’un des victimes a déclaré être satisfait de la décision, notant que la juge d’instruction avait « bien relevé tous les manquements qui forment une faute caractérisée ».
« Totalement défaillant dans sa mission d’encadrement »
Le parquet reproche au professeur « d’avoir été totalement défaillant dans sa mission d’encadrement » et d’avoir « exposé les élèves à un risque d’une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer ». Le matin-même, un de ses collègues avait « strictement interdit » l’accès à cette piste aux élèves, et lui-même avait « dissimulé le fait d’y avoir emmené son groupe la veille ».
Actuellement soumis à un contrôle judiciaire, la personne est accusée d’un délit passible d’un maximum de 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
Le 13 janvier 2016, vers 15H45, alors que le risque était de niveau 3 sur une échelle de 5, une avalanche déclenchée après le passage de skieurs hors piste en amont, ensevelissait cinq skieurs sur la piste noire « Bellecombe », fermée avec une signalétique claire, en plusieurs langues. Trois d’entre eux étaient retrouvés morts: les deux lycéens et un vacancier ukrainien de 46 ans.
La station des Deux Alpes et l’Éducation nationale pas poursuivis
Le professeur mis en cause était lui extrait de la coulée, polytraumatisé et hospitalisé. Un autre lycéen s’en sortait indemne. L’enseignant encadrait ce jour là un groupe de dix élèves d’un lycée lyonnais, en stage pour la semaine.
Ni la station des Deux Alpes qui avait correctement signalé la fermeture de la piste et averti du risque avalancheux, ni l’Éducation nationale (lire Avalanche : il y a 54 ans, déjà aux Deux Alpes…), à l’encontre de laquelle aucune « faute manifeste » n’a été relevée, ne font l’objet de poursuites.