Vidéo à voir : Freeride dans la zone de la mort, 8000m+

Pour skier un 8.000 mètres, il faut plus que du savoir faire pour gérer les gros dénivelés, les vents glacés et les pentes abruptes et instables. Chaque virage brusque, chaque jugement a effectuer en une fraction de seconde, doit se faire en surmontant la détérioration physique et mentale due à la présence dans la zone dite de la mort (lire Altitude : qu’est ce que la zone de la mort et comment y survivre).

En plus d’être essoufflés à chaque pas et de souffrir du mal de l’altitude, les alpinistes risquent d’altérer de façon permanente leur condition physique. Pourtant, ils continuent. Le court métrage russe Freeride the Death Zone, 8000m+ (20 minutes) détaille l’expédition de Vitaly Lazo et Anton Pugovkin au sommet du Manaslu. Ils sont devenus les premiers Russes à le skier sans oxygène.

Le nom Manaslu vient du mot sanskrit « manasa », qui signifie esprit ou intellect. Les conditions météorologiques imprévisibles et la l’instabilité des pentes exigent des précautions spéciales, y compris d’ordre spirituel. Les étrangers qui traversent les villages népalais en bas du Manaslu participent à une cérémonie dite du poodja – un rituel respecté par tous les alpinistes, religieux ou autres, et qui les relie à la montagne pour assurer un passage sûr.

Il faut être mentalement et émotionnellement équipé

Et les grimpeurs acceptent sans réserve toutes les prières qu’ils peuvent recevoir. Personne ne peut se permettre de s’aventurer sur un 8.000 à la légère. Alors que la civilisation se termine dans le petit village de Samagaon, on laisse derrière soi tout ce que l’on a appris à connaître.

La plongée dans ce royaume extraterrestre va au-delà des vérifications d’équipement et des soins obsessionnels à chaque pas. Il faut être mentalement et émotionnellement équipé pour faire face au manque d’air et à la panique à moitié maîtrisée qui l’accompagne. Le corps travaille beaucoup plus fort qu’il n’est nécessaire à ces hauteurs, ce qui entraîne des symptômes tels qu’une toux foudroyante, des maux de tête et l’incapacité de manger et de dormir.

Pourtant, la plupart des alpinistes seraient d’accord pour dire qu’en regardant les nuages d’en haut, certains de ces symptômes perdent de leur force. L’inconfort de Lazo et de Pougovkine s’est immédiatement évaporé en émerveillement enfantin devant leur réalisation et la vue qu’ils avaient devant eux. Par conséquent, la zone de mort ne doit pas nécessairement être un lieu de limitation. Au contraire, c’est aussi une zone où les possibilités sont infinies.

Cette année, Pougovkine et Lazo ont tenté de skier l’Annapurna dans le cadre de leur projet Death Zone Freeride.

Pour aller plus loin sur le sujet

Laisser un commentaire

14 + deux =